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Le débrief politique. Macron et ses "voix en plus"

Le "baiser de la mort" de Valls à Macron, les envies de Saint Barthélémy à gauche... Tout ce qu'il ne fallait pas rater dans l'actualité politique de jeudi 30 mars avec Yaël Goosz.

Article rédigé par franceinfo, Yaël Goosz
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Emmanuel Macron le jeudi 30 mars à Brest. (FRED TANNEAU / AFP)

Valls et Macron, qui hérite de quoi ? 

J−24 avant le premier tour de l'élection présidentielle... Et J+1 après le Vallsxit... Et si le cadeau était empoisonné ? L'appel de Manuel Valls à voter Macron dès le premier tour met les nerfs des socialistes à rude épreuve. Il n'est pas forcément vu d'un bon œil non plus au QG d'En Marche... "Une voix de plus pour nous", rien d'autre, minimise le secrétaire général du mouvement Richard Ferrand. Et a priori pas de traitement de faveur ! Un marcheur pourrait être investi face à lui dans sa circonscription d'Evry... Manuel Valls est un soutien de poids, mais un poids encombrant, qui ramène dangereusement Macron à l'héritage du quinquennat Hollande.

"Emmanuel Hollande" et "François Macron"

Macron rattrappé par les années Hollande, c'est l'angle d'attaque inespéré pour des fillonnistes qui veulent à tout prix éviter la déroute. Valérie Pécresse parle d'un "baiser de la mort", sur le mode "mais puisqu'on vous dit que Macron, c'est Hollande 2" ! Et François Fillon a inventé un "Emmanuel Hollande" quand il parle d'Emmanuel Macron. Le "croisons-les" selon François Fillon, testé jeudi matin sur RTL.

Macron a des problèmes de riche

Brest accueillait le 71e congrès de la FNSEA, jeudi, avec le grand oral des candidats devant 1 500 délégués. Marine Le Pen a sonné la charge contre la PAC et promis de "franciser" les aides agricoles, François Fillon est parti en guerre contre les "excès de charges" qui étouffent la profession, et Emmanuel Macron s'est engagé sur un plan Marshall de 5 milliards d'euros...

Le candidat d'En Marche qui marche un peu sur l'eau en ce moment avec cette avalanche de soutiens : "Moi, j'ai un grand problème sur le plan politique, c'est que j'ai beaucoup de gens qui me soutiennent. Malgré tout, on se console, parce que c'est un problème moins grave que d'avoir beaucoup de gens qui vous quittent." Benoît Hamon appréciera.

La Saint Barthélémy attendra

Il n'y aura pas sanction du PS contre Manuel Valls. Jean-Christophe Cambadélis a réuni sa direction jeudi matin, au siège du PS, en position de casque bleu pour éviter une Saint Barthélémy et tenir jusqu'au congrès, qui doit se tenir à l'automne. Donc, aucune sanction d'en haut, mais ça viendra peut-être d'en bas, avec cette plainte déposée contre le PS et la haute autorité par Sylvie Lions-Noguier, une militante de Marseille. "Qu'on demande à ces personnes de partir, de démissionner. Si ce n'est pas le cas, des sanctions ! Et si ce n'est pas le cas, qu'on me rembourse mes deux euros. Que la haute autorité des primaires joue son rôle !"

Pendant ce temps-là, à l'Elysée, on commente le Brexit, mais pas la "politicaillerie", comme dit un conseiller. Interrogé, Stéphane Le Foll s'est fendu d'une non-réponse ("Chaque ministre a une histoire, des points de vue, des positions, elles sont respectables...") et pour cause, le porte-parole du gouvernement penche de plus en plus pour Macron.

Le FN et les emprunts russes

Marine Le Pen chez l'habitant : c'était meeting à la ferme, jeudi soir dans le Morbihan, à La Trinité-Porhoët, loin, très loin du Kremlin... Et pourtant, d'après Mediapart, après deux prêts russes en 2014, le Front national a signé, le 15 juin 2016, une troisième demande de prêt avec une banque russe (article sur abonnement). Un emprunt de trois millions d’euros "destiné à financer sa campagne électorale" en France. Le FN assure que ce projet n’a eu aucune suite.

La note du Debrief

Un 16 sur 20 pour la persévérance de Nicolas Dupont-Aignan dans sa volonté de débattre, alors que les vents n'ont jamais été aussi contraires. Il y a 15 jours, il déposait un recours devant le CSA et le conseil d'Etat pour être sur TF1, raté !
Pour accéder au plateau, il fallait être au-dessus de 10 points dans les sondages. Et maintenant c'est Mélenchon qui provoque des défections en cascade pour le débat à 11, prévu le 20 avril sur France 2... Ce qui a provoqué un coup de gueule de Nicolas Dupont Aignan, mercredi après-midi, au pied de l'immeuble de France Télévisions. "Je suis venu ici pour que France Télévisions soit ferme et organise ce débat, le 20 avril. Et mette les 11 pupitres. Les Français verront ceux qui sont prêts à la confrontation."

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