Le débrief politique. Primaire à gauche : le trop-plein de candidats ?
Vincent Peillon candidat à la primaire de la gauche, pourquoi lui ? Y aura-t-il plus de candidats que pour la primaire de la droite ? Premier jour de campagne pour Manuel Valls... et premier jour à la tête du gouvernement pour Bernard Cazeneuve. Tout ce qu'il ne fallait pas manquer est dans le Débrief politique de Yaël Goosz.
1Des candidats en pagaille à la primaire de la gauche
C'est une info franceinfo : Vincent Peillon se lance ! L'ancien ministre de l'Éducation nationale devrait faire sa déclaration samedi au plus tard.
Ça commence à faire du monde sur la ligne de départ à gauche, alors que le Premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, ne s'était pas privé de railler la primaire de la droite, en février dernier : "Ils sont sept, ils vont bientôt être dix, si ce n'est onze. Ce n'est plus une primaire, c'est une équipe de foot ! Je crois que l'émiettement est à droite, même si la fragmentation est à gauche."
Le trop-plein de candidatures préoccupe sérieusement Solférino : le MRC veut désormais atterrir dans la primaire, Nouvelle Donne y est avec Pierre Larrouturou, Sylvia Pinel et le PRG s'interrogent également, et Marisol Touraine n'a pas encore dit ce qu'elle ferait.
Christophe Borgel, l'organisateur de la primaire, fixe une limite : "Si on pouvait ne pas dépasser le nombre de candidats de la droite, on serait collectivement intelligent."
Faire comme la droite, c'est à dire sept candidats maximum. Ils étaient 13 au départ, avant l'écrémage dû aux conditions à remplir en termes de parrainages. Le même scénario devrait également se produire au PS. Marie-Noëlle Lienemann s'apprête déjà à jeter l'éponge.
2Pourquoi Vincent Peillon se déclare-t-il ?
On avait un peu oublié l'ancien ministre, passé depuis auteur de polars, prof de philo en Suisse, et toujours député européen. Mais ce n'était qu'un demi sommeil ! Face à la menace de disparition de la gauche, il reprend du service. Vincent Peillon est l'homme de la refondation de l'école et des rythmes scolaires, et il a déjà reçu un soutien de poids : celui de la maire de Paris, Anne Hidalgo.
Laisser Manuel Valls en position de pivot central était inimaginable, notamment pour les aubrystes et les hollandais, l'ancien premier ministre est trop clivant. Vincent Peillon est lui beaucoup plus central : "S'il était désigné, explique Patrick Mennucci, l'un de ses proches, il pourrait très facilement être soutenu par Manuel Valls, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon. Je ne suis pas sûr que si Manuel Valls était désigné, il recevrait un soutien enthousiaste de la gauche du parti. Je pense donc que la candidature de Vincent Peillon est beaucoup plus efficace."
3Premier jour de campagne pour Manuel Valls...
L'ancien Premier ministre est dans le Doubs, il s'y est rendu en TGV, en deuxième classe, avec pour déjeuner un risotto au micro-ondes : changement d'habit, et barre à gauche, Valls fait du Montebourg !
Au programme, visite d'une entreprise de casseroles haut de gamme et d'une coopérative laitière productrice de Comté. Une façon de cocher deux cases, l'industrie et l'agriculture, mais en plus il débute sa campagne en mordant d'entrée sur l'aire de jeu de son meilleur adversaire, Arnaud Montebourg : "Je veux montrer le savoir-faire français en tous les domaines, explique Manuel Valls. Celui d'une PME qui va de l'avant grâce à l'imagination, à l'investissement et au crédit impôt-recherche, et celui d'une entreprise qui vit de son savoir-faire ancestral, de la qualité de ses produits et de la solidarité entre les agriculteurs."
Reste à savoir si la primaire se transformera en combat de coqs, ou s'il y a matière à rapprochement entre les deux anciens ministres.
4... et premier jour à la tête du gouvernement pour Bernard Cazeneuve
Premier conseil des ministres pour le nouveau Premier ministre, avec cet avertissement aux ministres, en ce qui concerne la primaire : "Le gouvernement ne peut pas être un lieu de débat", prévient Bernard Cazeneuve. François Hollande restera à distance du champ de bataille : il parlera de tout, sauf de la primaire.
5La note du Débrief
7 sur 20 pour l'opération "J'existe encore" de Rama Yade, disparue des écrans radar, mais toujours candidate à l'élection présidentielle ! Elle inaugure son siège de campagne samedi midi, dans le 17e arrondissement de Paris.
On apprend sur son communiqué qu'elle a déjà parcouru 60.000 kilomètres ! Pas de quoi concurrencer pour autant sa route politique bien sinueuse : un parachutage raté aux législatives en 2012, elle avait été mauvaise joueuse lors de l'élection pour la présidence du Parti radical, dont elle a été exclue en septembre 2015.
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