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Le débrief politique. Primaire de la gauche : à chaque candidat ses enjeux pendant les débats

Coup d'envoi jeudi des débats télévisés de la primaire de la gauche. Ils sont sept : deux écologistes, une radicale de gauche, quatre socialistes. Et comme à droite, les enjeux sont très différents pour chacun.

Article rédigé par franceinfo, Yannick Falt, Louise Bodet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5min
Les sept candidats à la primaire de la gauche : Jean-Luc Bennahmias, Benoît Hamon, Arnaud Montebourg, Vincent Peillon, Sylvia Pinel, François de Rugy et Manuel Valls. (JOEL SAGET / AFP)

Quatre débats en 13 jours. Calendrier très serré. Beaucoup plus qu'à droite. Premier rendez-vous à 21h jeudi 12 janvier sur TF1. Des pupitres en arc de cercle, trois journalistes, 17 minutes de temps de parole pour chaque candidat. Ils sont sept : deux écologistes, une radicale de gauche, quatre socialistes. Et comme à droite, les enjeux sont très différents pour chacun.

Un verbe par candidat

Et on commence par Manuel Valls qui doit échapper. Echapper à son passé, au boulet du bilan et d'un positionnement droitier qu'il cherche à corriger au prix de quelques changements de pied. Mais sans entamer son capital. Lui a gouverné, de quoi distancer largement ses concurrents au premier tour. C'est en tout cas l'espoir de son camp.

Ses concurrents principaux justement, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, eux doivent se départager. L'un et l'autre occupent la gauche du spectre socialiste. Ils sont partis tôt en campagne et ont eu le temps d'installer leurs thèmes : "Made in France" pour Montebourg, social-écologie et revenu universel pour Hamon. Avantage au premier pendant longtemps, mais attention le second rattrape son retard.

Distancé en revanche, Vincent Peillon, entré en lice il y a tout juste un mois. Sans moyen, sans grande notoriété, il doit se révéler.

Quant aux "petits" candidats, la radicale Sylvia Pinel, les écologistes François de Rugy et Jean-Luc Bennahmias, ils doivent tout simplement exister, devenir le poisson de la primaire de gauche.

Et puis pour tous un objectif commun : imposer. Imposer cette primaire dans le débat public et corriger le strabisme ambiant : un œil qui lorgne à droite vers Emmanuel Macron, l'autre qui ripe à gauche vers Jean-Luc Mélenchon.

Rappelons aussi que le premier débat de la primaire de la droite avait fortement intéressé : 5,5 millions de téléspectateurs. La gauche en fera-t-elle autant ? Réponse avec les audiences télé vendredi matin.

Jean-Luc Mélanchon en meeting holographique

Pendant ce temps, hors primaire, Emmanuel Macron garnit son tableau de chasse. C'est une triple prise de guerre pour le fondateur de En Marche : un ancien soutien de Martine Aubry, le communiquant Claude Posternak, le député européen Jean-Marie Cavada, président de Génération Citoyens, ex-UDF, ex-Nouveau Centre, ex-Nous Citoyens et Corinne Lepage, écologiste centriste,  présidente de Cap 21. Jean-Luc Mélenchon lui ne participe pas à la primaire de la gauche et innove. A nouveau, le candidat star des réseaux sociaux qui a sa propre chaîne YouTube invente un nouveau concept. Autodérision ou "melonite" aigüe, ça vaut son pesant de cacahuètes, bien réelles : "Je vais faire une première mondiale. Je serai présent à Lyon, personnellement et physiquement. Et je serai présent à Paris grâce à un hologramme. Vous allez donc assister au premier meeting holographique, en direct, du monde", a annoncé le candidat. Et cette grande première aura lieu le 5 février. Du jamais vu ? Pas vraiment. Le président turc Erdogan a déjà utilisé le procédé mais c'était enregistré. Là, ce sera du direct.

A droite, du rififi pour Fillon 

François Fillon était en meeting à Nice mercredi soir avec Christian Estrosi, le président de la région. On a connu mieux comme chauffeur de salle. "On ne gagnera pas sans s’adresser aux millions de Français délaissés. En tant que gaulliste social je veux à ce sujet nous mettre tous en garde. Il n’y aura pas e projet victorieux pour la France qui passe par une perspective de déplacement pour une partie des Français. Le mot « social » n’est pas une grossièreté".  Et paf pour François Fillon. Réponse aujourd'hui de l'intéressé : "Chacun pense ce qui veut, moi je trace ma route. C’est moi qui suis candidat à l’élection présidentielle. J’ai un programme. Il est beaucoup plus social que tous les autres puisque c’est celui qui permettra le plein-emploi. Donc il faut que ceux qui utilisent le mot social se souviennent de cette définition. Je crois que Tony Blair disait : ce qui est social, c’est ce qui permet à chacun d’avoir un emploi. Je suis blairiste", a-t-il indiqué au micro de Matthieu Mondoloni. Christian Estrosi qui a du mal à ne plus être lui sarkozyste, comme Laurent Wauquiez qui multiplie les critiques contre le candidat de la droite. Sujet au menu vendredi on l'imagine du déjeuner Fillon-Sarkozy. Première rencontre entre les deux hommes depuis la primaire de novembre.

Pas de rencontre en revanche Trump-Le Pen 

Marine Le Pen est à New-York en ce moment avec son compagnon Louis Aliot. "Déplacement privé" ne cesse de répéter son entourage. Mais on a frémi tout à l'heure quand elle a été vue dans la Trump Tower, au café situé au rez-de-chaussée de la tour. Mais aucun entretien n'est prévue avec le Président américain élu, ni l'un de ses conseillers.

La note de l'incohérence pour Robert Ménard

Le Maire de Béziers, proche du FN, s'est fendu d'un tweet pour dénoncer la nomination de la nouvelle porte-parole d'Emmanuel Macron Laurence Haim, correspondante d'I-Télé aux Etats-Unis qui se met donc en marche pour le candidat. "Les rapports incestueux presse-politique au grand jour" commente le Maire de Béziers. Allez, 0 sur 20 pour Robert Ménard, lui-même ancien journaliste devenu président de Reporter Sans Frontières puis homme politique.

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