Budget 2025 : avec Michel Barnier, les hausses d'impôts ne sont plus taboues
La question d'augmenter les impôts était vraiment une ligne rouge pour les précédents gouvernements, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie démissionnaire, le répétait : pas de hausse d’impôts. Mais c’était avant la composition de la nouvelle Assemblée et le dérapage des comptes.
Dans ce nouveau contexte, Michel Barnier dit qu’il ne veut pas "s’interdire de la justice fiscale", sous-entendant que, pour redresser les comptes, il est envisageable de faire rentrer de l’argent dans les caisses par des augmentations d’impôts et de prélèvements.
Impôts sur les hauts revenus et taxations sur les entreprises
Reste que si hausse il y a, ce seront des hausses extrêmement ciblées sur les revenus les plus élevés. Pas question par contre de rétablir l’ISF, l’impôt sur la fortune, véritable marqueur pour Emmanuel Macron. Et la droite, famille politique de Michel Barnier, a toujours milité pour sa suppression. Une des pistes consiste à ponctionner un peu plus les dernières tranches de l’impôt sur le revenu, en ne les indexant pas sur l’inflation. Cela revient à augmenter le prélèvement.
Mais plus que les particuliers, ce sont surtout les entreprises qui sont visées, surtout les plus grandes. La taxation sur les superprofits des entreprises revient dans le débat, notamment les groupes énergétiques qui ont pu bénéficier de la flambée des coûts de l’énergie.
La niche fiscale des armateurs, qui concerne les transporteurs maritimes est aussi regardée de près. Plus globalement, l’impôt sur les bénéfices des sociétés, qu’Emmanuel Macron avait abaissé de 33% à 25% entre 2018 et 2022, pourrait être relevé, au moins temporairement.
Taxer enfin les dividendes ?
Côté des revenus financiers, ils sont clairement dans le collimateur de Bercy, notamment les dividendes que les entreprises donnent aux actionnaires. Il faut dire que leur versement atteint des records au niveau mondial mais aussi dans l’hexagone. Selon un rapport publié par le cabinet Janus Henderson, mardi 10 septembre, près de 94 % des groupes français ont augmenté ou maintenu leurs dividendes au deuxième trimestre, pour atteindre un versement total inédit de plus de 54 milliards d'euros. Une somme près de 8% plus importante par rapport à la même période en 2023.
Dans ce contexte, le prélèvement forfaitaire unique sur les dividendes, qu’on appelle la flat-tax, pourrait donc être revu.
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