Budget de la Sécu : 400 millions d'euros à peine pour la dépendance
Les députés ont voté mardi 26 octobre en première lecture le budget de la Sécurité sociale. Il prévoit de consacrer 400 millions d’euros pour les personnes âgées dépendantes. Ce qui a donné lieu à des débats animés à l’Assemblée. Le décryptage de Fanny Guinochet.
Selon les oppositions, le compte n’y est pas au regard de l’ambition affichée par le président de la République au début de son mandat. Emmanuel Macron avait promis une grande loi sur la dépendance, le grand âge avec la création d’une cinquième branche, un cinquième risque de la Sécurité sociale aux côtés des quatre autres – que sont la retraite, la maladie, la famille, ou encore les accidents du travail. Cette cinquième branche a bien été créée l’an dernier. Mais en réalité, c’est une coquille vide, sans beaucoup de moyens. D’où la déception à gauche, comme à droite, mais aussi de plusieurs associations.
La mesure la plus importante est l’instauration d’un "tarif plancher" national de 22 euros de l’heure pour mieux rémunérer les aides à domicile, les auxiliaires de vie qui travaillent auprès des personnes âgées. Ce tarif plancher vise en fait à effacer les disparités entre les départements. En d’autres termes, le gouvernement promet que les départements seront aidés, qu’il compensera à 100% pour atteindre ce tarif socle de 22 euros de l’heure. En payant mieux les personnels, on rend le métier plus attractif et il est plus simple de recruter. L’objectif, par ricochet, est de maintenir le plus longtemps chez elles, les personnes âgées dépendantes et éviter qu’elles aillent en Ehpad, et en structures spécialisées. Le gouvernement promet que les dispositifs monteront en charge jusqu’à 1,3 milliard d’euros par an en 2025.
Des besoins de financement considérables
Avec le vieillissement de la population, les besoins en financement sont très importants. Selon un rapport sur "le grand âge" de mars 2019, les plus de 75 ans représenteront près de 15% de la population française en 2040, c’était 6% en 1990. Il faudrait dix milliards d’euros par an supplémentaires pour prendre en charge correctement la dépendance.
Cette année, surtout, une large partie des dépenses de Sécurité sociale est encore absorbée par le Covid-19, pour payer les médicaments, la troisième dose de vaccins, mais aussi les tests, remboursés sur prescription médicale. Au total, ce budget de la Sécu, le dernier donc de ce quinquennat, anticipe un déficit de plus de 21 milliards d’euros. Il sera débattu au Sénat début novembre.
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