Economie : pourquoi l'Insee se montre si pessimiste sur les mois à venir en France
L’Insee a publié ses prévisions en matière de conjoncture et on ne peut pas dire qu’elles soient très optimistes. Le décryptage de Fanny Guinochet.
"Les tensions succèdent aux tensions" : l’Insee table sur une fin d’année difficile sur l’économie car après le Covid, la guerre en Ukraine et ses conséquences.
>> Combien vous coûte l'inflation ? Faites le calcul avec notre simulateur
Cela se ressent sur le premier indicateur, la hausse des prix, qui devrait se poursuivre et même augmenter cette fin d’année pour atteindre 6,4% en décembre sur un an. Nous sommes actuellement à un peu plus de 5,5% actuellement. Cela s’explique surtout par la baisse de la remise à la pompe : la ristourne du gouvernement va passer de 30 à 10 centimes d’euros par litre à partir du mois prochain et les ménages vont donc voir leur pouvoir d’achat diminuer. Une mauvaise nouvelle, surtout que les prix de l’alimentaire s’envolent : 12% d’inflation prévus en fin d’année.
Le second indicateur, c’est l’activité, le produit intérieur brut (PIB) devrait stagner cet automne et il y a des risques importants de ralentissement pour la fin de l’année à cause de l’environnement international et les craintes en matière d’approvisionnement en énergie, en gaz, en pétrole, qui restent fortes. Certes, Emmanuel Macron assure que "nous passerons l’hiver", mais selon l’Insee, il ne faut pas exclure des ruptures qui entraîneront des arrêts d’usines.
Enfin, le taux de chômage, lui, devrait se maintenir. Et c'est plutôt une bonne nouvelle d’ailleurs. Certes, le chômage ne va pas baisser, comme le prévoyait il y a encore quelques mois l’Insee, mais il devrait rester stable autour de 7,4% en cette fin d’année.
Les nuages s'amoncellent sur l'économie mondiale
Reste qu'au niveau international, le FMI n’est pas plus positif. Selon le Fond monétaire international, un tiers de l’économie mondiale se dirige vers une récession il y a un an, l’institution tablait sur une forte reprise mais la guerre en Ukraine, le Covid qui perturbe encore le continent asiatique, et le ralentissement de la croissance un peu partout sont autant de nuages noirs sur l’économie mondiale. Le FMI appelle d’ailleurs les gouvernements à déployer des mesures d’aides ciblées pour les foyers les plus modestes.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.