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Émeutes après la mort de Nahel : des villes lâchées par leurs assurances attendent une aide de l'État

Les villes dégradées lors des violences urbaines de juin dernier voient leurs assurances résilier leur contrat ou augmenter leur franchise. Pris à la gorge, les maires réclament un soutien du gouvernement.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La façade incendiée de l'Hôtel de ville à Garges-les-Gonesse, au nord de Paris, le 29 juin 2023. (BERTRAND GUAY / AFP)

La facture pour financer les travaux de réparation des violences urbaines survenues en juin, après la mort de Nahel, est élevée. Au total, les assureurs estiment qu’il y en a pour plus de 730 millions d’euros, selon la dernière estimation qui date de début septembre. Alors qu'Élisabeth Borne présentera les réponses du gouvernement aux émeutes, jeudi 26 octobre, un sujet occupe les élus : les assurances.

Le coût est faramineux. Cette estimation de 730 millions d'euros comprend l’indemnisation des dégradations, pour les particuliers comme les administrations et les entreprises. Il s'agit de payer les réparations des boutiques cassées, de rembourser les stocks volés, compenser les préjudices quand les véhicules ont été brûlés etc. Mais il y a aussi la perte d’exploitation, car certains professionnels n’ont pas pu ouvrir plusieurs jours après les émeutes. C'est donc une perte sèche d’activité. Pour certains commerces, c’est d’autant plus mal tombé qu’on était en pleine période de soldes.

Des travaux engagés en urgence

Pour certaines villes, c’est particulièrement compliqué, notamment pour des petites communes qui ont subi de très lourds dégâts. Sans attendre, elles ont engagé les travaux pour réparer les écoles endommagées, les bâtiments publics vandalisés. Mais, aujourd’hui, ces communes se demandent comment payer la facture. L'addition atteint des millions d’euros et ces villes se retrouvent dans des situations insolubles, car les compagnies d’assurance ne prennent pas tout en charge.

Les assureurs expliquent que ces dernières années, ils ne peuvent plus faire face à tous les risques : la pandémie, les aléas climatiques... Au point que certaines assurances se désengagent. Elles envoient aux collectivités des avenants aux contrats existants avec de nouvelles clauses, moins-disantes, ou pire, elles refusent de renouveler les contrats avec les villes. Plusieurs communes risquent ainsi de se retrouver sans couverture. Elles cherchent des assureurs pour les suivre, mais ce n’est pas simple, à tel point que le sujet est devenu politique.

Mais que peut faire l’État ? C’est un problème, la semaine dernière, la ministre déléguée aux Collectivités territoriales et à la Ruralité, Dominique Faure, a reconnu que l’État ne pouvait pas tordre le bras aux assureurs. À Bercy, Bruno Le Maire essaie de jouer les médiateurs entre les élus et les assureurs. En attendant, dans la plupart des cas, l’État s’est tout simplement engagé à compléter le reste à charge pour les collectivités locales.

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