Émeutes après la mort de Nahel : quatre mois après, quelles mesures doit annoncer Élisabeth Borne ?
Aujourd'hui, la fermeté, demain l'éducation. La Première ministre Élisabeth Borne présentera jeudi 26 octobre un arsenal de mesures quatre mois après la mort de Nahel, à Nanterre (Hauts-de-Seine). La cheffe du gouvernement le fera devant 500 maires, dans l'amphithéâtre de l'université de La Sorbonne, à Paris.
Au programme : la sécurité aujourd'hui, Matignon parle de "mesures régaliennes". Demain, d'autres mesures sont attendues lors d'un déplacement à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines). Parmi ces décisions, Élisabeth Borne doit annoncer "de nouvelles prérogatives" pour les polices municipales.
Un nouveau dispositif : "les forces d'actions républicaines"
L'objectif des annonces : "mieux coordonner la sécurité dans les quartiers", explique l'entourage de la Première ministre à franceinfo. Un nouveau dispositif sera expérimenté dans plusieurs villes : les "forces d'actions républicaines". Il s'agit de brigades composées de magistrats, de policiers ou encore de spécialistes de la médiation censées "ramener le calme et l'apaisement", ajoute Matignon.
Une réponse sécuritaire apportée par la Première ministre, qui sera accompagnée d'Éric Dupond-Moretti pour la Justice, Aurore Bergé pour les Solidarités, Gérald Darmanin pour l'Intérieur et Jean-Noël Barrot, chargé du Numérique. Le message : "dire aux gamins 'arrêtez vos bêtises' et aux parents "vous avez des responsabilités", résume un membre de l'exécutif à franceinfo.
Emmanuel Macron a promis une réponse "complète et profonde"
Après des tergiversations, l'exécutif opte pour une réponse en deux temps, histoire de ne pas occulter la complexité du dossier. Cette réponse a pourtant mis du temps à arriver : le 21 juillet dernier, Emmanuel Macron appelait à une réponse "complète et profonde aux émeutes que le pays a vécues au début du mois de juillet". Une manière pour le chef de l'État de dire que tous les champs et domaines de l'action publique sont concernés.
Au point que la semaine dernière, une réunion de plus de trois heures s'est tenu avec le président de la République et une quinzaine de membres du gouvernement. Emmanuel Macron s'est alors agacé de la qualité moyenne de certaines propositions. "Il a eu des impatiences", reconnaît un des ministres présents ce jour-là, qui admet que le rapport police-population n'a pas été évoqué lors de ces trois heures de table ronde.
Le risque que la montagne accouche d'une souris
Une autre mesure pourrait être décalée au début de l'année 2024 : le paiement immédiat en carte bancaire ou en liquide des amendes forfaitaires de stationnement ou de consommation de produits stupéfiants. Le décret était prévu au départ à la fin de l'été, avait annoncé le chef de l'État, le 25 juin dernier dans les colonnes de La Provence. Le risque existe pour l'exécutif de donner l'impression que la montagne va accoucher d'une souris. "S'il n'est pas satisfait du rendu, le président pourra toujours y revenir devant l'association des maires de France dans un mois", lâche un ministre à franceinfo.
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