Finances publiques : la préparation du budget 2025 de la France prend du retard
Le calendrier habituel pour la préparation du budget 2025 est complètement bouleversé. D’habitude, au début de l’été, chaque ministère reçoit une feuille de route budgétaire pour l’année à venir. Le montant de ses crédits, de ses effectifs, des coupes à effectuer y est répertorié. C’est ce que l’on appelle les lettres plafonds, comprenez par plafond des dépenses à ne surtout pas dépasser l’année suivante. Ces trajectoires budgétaires par ministère sont toujours le fruit de rencontres et d’âpres négociations entre chaque ministre et celui des Finances. Ce dernier fait ensuite des propositions au Premier ministre, qui arbitre. Ces lettres plafonds lancent en quelque sorte le coup d’envoi du marathon budgétaire, le projet de loi des finances publiques doit absolument être présenté avant le 1e octobre.
Avant de prendre ses congés d’été, le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire dit avoir fait sa part du boulot. Il a fait ses propositions, transmis à Matignon un budget qui respecte ses engagements passés d’assainissement des finances publiques, des engagements qui figurent dans le programme de stabilité envoyé au printemps à Bruxelles. "J'ai préparé une copie pour le budget 2025 dans lequel les dépenses de l'État pour 2025 sont inférieures à celles de 2024, déclarait Bruno Le Maire, jeudi 8 août au Figaro.fr. Ces réalités-là continuent d'exister. Notre objectif doit être de rester sous les déficits publics en 2027. C'est la trajectoire que je propose."
Selon son entourage, Bruno Le Maire a non seulement proposé une baisse des crédits de l’État en 2025 pour tenir cette fameuse trajectoire, mais il a aussi demandé à ce que ces lettres plafonds soient envoyées avant le 15 août, avant aujourd’hui donc, pour tenir les délais de préparation du budget. Ces fameuses lettres sont pour le moment toujours sur le bureau de Gabriel Attal, mais, franceinfo en a eu confirmation, le Premier ministre démissionnaire enverra bien dans les prochains jours ces lettres pour dit-on "préserver le processus budgétaire et pour que le prochain gouvernement puisse ainsi présenter le budget dans les délais". L'entrourage de Gabriel Attal avait dans un premier temps fait savoir à franceinfo que le Premier ministre démissionnaire “ne s'interdisait pas de ces lettres plafonds, s’il était toujours à Matignon la semaine prochaine” .
Quelque 25 milliards d’euros d’économies pour 2025
Loin d’être une formalité, la préparation d’un budget est un sujet éminemment politique. La campagne des législatives post-dissolution a notamment porté sur des débats d’ordre budgétaires, avec des questions comme : comment dépenser l’argent public, faut-il conditionner les aides aux entreprises ? Augmenter les impôts ? Pour qui ? Le gouvernement démissionnaire avait prévu de faire 25 milliards d’euros d’économies en 2025,
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