Guerre en Ukraine : le baril de pétrole à 100 dollars, l’économie peut-elle tenir le choc ?
Le pétrole a dépassé les 100 dollars le baril. On a même atteint les 105 dollars, un plus haut en huit ans. Avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui est un producteur de premier plan, les investisseurs craignent une pénurie d’or noir. 100 dollars, c’est un cap important, et il n’est pas que psychologique.
Au-delà de l’impact de cette flambée du pétrole sur les prix de l’essence à la pompe dont on a déjà beaucoup parlé, c’est une grande partie de l’économie, encore très dépendante des énergies fossiles, qui est concernée. À commencer par les entreprises de transport routier, bien souvent des PME, qui avaient déjà beaucoup de mal à absorber la hausse continue du prix des carburants depuis des mois.
Également en première ligne, le transport aérien, au moment où les grandes compagnies commençaient tout juste à se remettre du trou d’air du Covid-19 en 2020. On pense notamment à Air France-KLM, encore convalescent, et qui il y a quelques jours disait avoir besoin d’une nouvelle recapitalisation à hauteur de quatre milliards d’euros. L’action Air France-KLM, était d’ailleurs l’une des plus fortes baisses de la Bourse de Paris hier, avec une chute de 6,5%.
L'industrie est également concernée
L’industrie est également impactée car elle est très gourmande en énergie, notamment en pétrole quand faire tourner des machines coûte plus cher, les prix des biens qu’elles produisent ont tendance à augmenter. C’est un véritable cercle vicieux inflationniste qui se met en place, qui finit par toucher le consommateur. Jusqu’ici, les grandes entreprises industrielles ont plutôt bien absorbé la hausse des prix de l’énergie, mais elles finiront peut-être par les répercuter à leurs clients. Le risque serait donc que ce choc sur le pétrole vienne pérenniser l’inflation qui approche des 3% en France.
Certains experts voient le baril aller jusqu’à 140 dollars, mais rien ne dit qu’il n’ira pas plus haut. Tout dépendra de la durée du conflit en Ukraine, et de la capacité du marché de compenser les effets d’une éventuelle baisse de l’offre de pétrole russe, qui pourrait être perturbée par les effets de la guerre. Le paradoxe, à l’heure où l’on parle tant de transition vers des énergies plus vertes, serait que cette flambée des prix du pétrole encourage les pays producteurs à forer davantage pour profiter de cette manne. Notamment aux États-Unis, avec le pétrole de schiste.
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