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Hausse du chômage en novembre : ce n'est que le début

En novembre, le chômage est reparti à la hausse. Près de 35 000 personnes de plus en catégorie A, c’est-à-dire qui n’ont pas travaillé du tout (soit une hausse de 0,9%). Mais le pire est à venir. Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
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Des personnes aux guichets d'un bureau Pôle emploi à Montpellier (Hérault). Photo d'illustration. (PASCAL GUYOT / AFP)

Le chômage risque de remonter surtout s’il y a un troisième confinement. Car cette hausse du nombre d’inscrits en novembre s’explique par le deuxième confinement, celui de cet automne : beaucoup de gens n’ont pas pu travailler, dans la restauration, l’hôtellerie ou encore le voyage. Des intérimaires, des travailleurs précaires sont restés sans contrats. Il y a aussi tous ces salariés, souvent employés de petites structures, qui ont été remerciés. Car malgré les aides de l'État, les entreprises n’y arrivent pas toujours et se séparent de leurs équipes, souvent à bas bruit, via des ruptures conventionnelles.

Et la question, aujourd'hui, c’est : jusqu’à quand les entreprises vont tenir ?  Le vaccin est là, mais cela ne veut pas dire retour de l’activité, retour à la normale, loin de là. Et puis, les mesures de soutien vont peu à peu se tarir. Le chômage partiel par exemple qui maintient encore de nombreux salariés en contrat : le gouvernement va le réduire cette année. Les plans sociaux annoncés dans les grandes entreprises, comme chez Danone, IBM, Sodexo vont aussi se déployer. Résultat : la plupart des organismes de prévisions,  – l’OFCE, la banque de France –  tablent sur un taux de chômage au dessus des 10% l’an prochain. 

Pour faire face à cet afflux de nouveaux inscrits, Pôle emploi a obtenu l’été dernier 2 500 postes en plus. Pôle emploi mise aussi beaucoup sur le numérique. Le demandeur d’emploi s’inscrit sur le web, s’actualise, fait toutes ses démarches en ligne. Mais, il faut s’attendre à des retards, des embouteillages, des bugs.    

L’assurance chômage en attente 

L'assurance chômage devait se mettre en œuvre le 1er janvier, mais avec la crise, le gouvernement l’a déjà repoussée au 1er avril prochain. Il ne compte pas l’abandonner. D'ailleurs une concertation entre la ministre du Travail et les partenaires sociaux doit  s’ouvrir ce début d’année sur ce sujet. L’échange promet d’être tendu : car la réforme durcit les règles pour les demandeurs d’emploi, avec des pertes de droits estimées pour plus d’1,5 million d’entre eux.

Avant la pandémie, les syndicats étaient très remontés contre cette réforme de l’assurance chômage. Laurent Berger de la CFDT parlait "d’une tuerie", qui allait créer "de la pauvreté" !  Reste à voir si dans le contexte, le gouvernement va la mettre en place.

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