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Immobilier : il faut un salaire de plus en plus élevé pour acheter à Paris, même une petite surface

Sans apport initial, il faut gagner entre 80 000 et 135 000 euros brut par an pour prétendre s'acheter un 40 m2 à Paris. Le décryptage de Fanny Guinochet.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Une pancarte "A vendre" sur un immeuble parisinen. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

À Paris, malgré des prix de l’immobilier en baisse, il est de plus en plus difficile d’acheter. Même pour avoir une petite surface, il faut un salaire de plus en plus haut. C’est ce que montre une étude de Virgil, une start-up spécialisée dans le financement de projets immobiliers. À partir des prix enregistrés par les notaires l’an dernier, elle a calculé le salaire qu’il faut pour acheter un 40 m2 à Paris. En comptant à la fois le crédit à rembourser chaque mois sur 20 ou 25 ans, mais aussi tous les frais (notaire, d’assurance, etc), en partant du principe que l’on n’a pas d’apport du tout, on obtient le résultat suivant : selon les arrondissements de la capitale, il faut gagner entre 80 000 et 135 000 euros brut par an. Autant dire faire partie des 5% de Français les mieux payés.

Car même si les prix parisiens baissent légèrement, ils dépassent encore souvent les 10 000 euros/m2, et dans le même temps les taux d’intérêt, eux, n’arrêtent pas de grimper : on est autour de 3% et ce n’est pas fini. Du coup, les plus désavantagés sont les primo-accédants, notamment les jeunes ménages, avec de faibles revenus. 

Les salaires ont du mal à suivre

Il faut un salaire deux fois plus élevé qu’il y a vingt ans. En 2002, pour acheter un 40 m2, il fallait grosso modo gagner plus de 40 00 euros par an. Ce qui était déjà beaucoup à l’époque. Les prix de l’immobilier étaient beaucoup plus bas, et surtout les taux d’intérêt quasi nuls. Mais c’est surtout ces cinq dernières années que la perte de pouvoir d’achat immobilier des ménages a été la plus forte, car selon les experts, une hausse des taux d’intérêt de 1%, c’est environ 10% de capacité d’emprunt en moins. En plus, en ce moment, les banques sont très vigilantes à ne pas dépasser le niveau maximum d’emprunt, le fameux taux d’usure.  

Malgré l’inflation, les hausses de salaires restent très contenues, autour de 4% en moyenne. De fait, pour arriver à être propriétaires, les ménages devront attendre longtemps ou bien accepter de franchir le périphérique. En petite couronne parisienne, le salaire requis pour un 40 m2 est autour de 50 000 euros. Autre solution : pousser encore plus loin, mais cela veut dire engendrer des frais de transport. Le cas de la capitale est bien sûr très particulier, mais on retrouve aujourd’hui ces difficultés d’accès au marché immobilier dans la plupart des métropoles françaises. 

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