L’épargne des Français ne cesse d’augmenter

En cette fin d'année 2024, les livrets A et autres comptes d’épargne sont particulièrement bien garnis. En ce moment, quand ils le peuvent, les Français se constituent des bas de laine. Preuve en est, en novembre, la collecte du Livret A et celle du Livret de développement durable et solidaire s'est établie à 560 millions d'euros. Un montant qui n’avait pas été observé depuis cinq ans, c’est-à-dire depuis la pandémie et qui montre le peu de confiance des ménages face à l’avenir.

Selon les économistes, c’est le grand retour de l’épargne dite de précaution. Pour se protéger des aléas économiques, faire face à un coup dur, des hausses d’impôts, la peur d'être confrontée à une dégradation du marché du travail réapparait. Résultat : tout confondus, plus de 2 100 milliards d’euros sont sur des comptes courants ou des supports bancaires. Le taux d'épargne des Français s’élève à 18% du revenu disponible des ménages. 

De l'argent qui dort

Les taux de rémunération des livrets sont intéressants. Ces dernières années avec l’inflation, le Livret A, par exemple, a vu son taux fortement progresser. De 0,5% fin 2021, il est monté à 3% en février 2023. Depuis, sa rémunération est gelée à 3%, mais la donne change. L’inflation baisse certes, c’est une bonne nouvelle pour le pouvoir d’achat des ménages, mais, une moins bonne pour la rémunération de leur épargne. Il faut s’attendre à une baisse du taux du livret A le 1er février 2025 autour de 2,5 %, voire un peu en-dessous. C’est ce expliquait en octobre, le directeur général de la Caisse des dépôts Éric Lombard, désormais ministre de l’Économie et des finances de François Bayrou. 
 
Autant d’argent épargné ce n’est pas bon pour l’économie. Disons que c’est de l’argent qui dort, qui ne circule pas, que l’on n’investit pas. Alors que les comptes publics sont dans le rouge, un des défis du gouvernement est d’ailleurs de faire en sorte que les Français mobilisent leurs économies, par exemple, pour les injecter dans les PME, pour financer les investissements d’avenir, dont on a besoin comme la transition écologique, le numérique, la souveraineté industrielle. Souvenez-vous certains évoquaient cette année, la création d’un livret A spécial défense. L’idée a été abandonnée. L’épargne reste un sujet éminemment politique, qui n’est pas uniquement Français d’ailleurs. 
Depuis deux ans et demi, le taux d'épargne des ménages européens ne cette d’augmenter alors que l’Europe cherche de l’argent pour investir dans l'avenir.