La fin des vols domestiques là où il y a une alternative en train en moins de 2h30 aura peu de conséquences sur le trafic aérien
Lors de sa rencontre avec les membres de la Convention climat, Emmanuel Macron a confirmé la suppression de certains vols intérieurs. Une annonce qui ne va pas avoir de très fortes répercussions sur le secteur aérien. Le décryptage de Fanny Guinochet.
Les conséquences promettent d'être nettement moins importantes que ne l’espèrent les membres de la Convention citoyenne. Le gouvernement a d’emblée mis une limite : la mesure ne s’appliquera pas aux correspondances. Par exemple, si vous êtes à Lyon et que vous prenez un long courrier, pour rejoindre les Dom-Tom, en passant par Paris, vous pourrez faire votre Lyon-Paris en avion sans problème.
Le gouvernement se justifie en expliquant que sans cette précaution, les passagers long-courriers se seraient tournés vers les aéroports, les hubs étrangers, comme Amsterdam, Bruxelles, Genève. Ça aurait pénalisé les compagnies et les aéroports français, sans aucun gain sur l'environnement.
Une mesure à l'impact limité
Orly, par exemple, qui est censé être l'aéroport le plus concerné par d'éventuelles suppressions de lignes intérieures, va pouvoir conserver plusieurs dessertes. Il lui suffira de garder quelques vols quotidiens calés sur les horaires de départ et d'arrivée de ses long-courriers.
En fait, ce sont surtout les liaisons aériennes déjà en concurrence avec le TGV qui vont y perdre le plus. Jean-Baptiste Djebarri, le ministre des Transports cite souvent les Lyon / Paris ou Bordeaux / Paris qui vont devoir réduire la voilure. Et sur ces lignes, c’est surtout la clientèle business des voyages d’affaires qui va être pénalisée. Comme les 500 000 clients par an de la navette Paris/ Bordeaux (ce sont des chiffres avant la crise), ce n’est pas rien.
Le gouvernement n’est-il pas pris entre économie et écologie ?
C’est le cas : d’un côté, il prend cette mesure écologique sur les avions intérieurs et de l’autre, il cherche à ne pas trop pénaliser le secteur aérien, qu’il soutient dans cette crise. En novembre, à cause du Covid-19, les aéroports parisiens ont réalisé à peine 12% du trafic par rapport à l’an dernier, à la même époque ! Le gouvernement leur promet 250 millions d’euros d’aides.
Et côté compagnies, ce n’est guère mieux : Air France est dans le rouge à tel point que l’État, qui l’a déjà soutenue à hauteur de 7 milliards d’euros, s’apprête à réinjecter de l’argent, probablement via une recapitalisation.
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