La lutte contre le chômage, on en est où ?
Ce n’est pas sûr, mais il y a un petit espoir Fabienne, car il y a bien un état d’esprit différent, notamment du côté du pouvoir politique. A sa manière toute crue, Emmanuel Macron l’a exprimé hier dans un entretien au Monde, sous la forme d’un aveu ou d’un constat, enfin assumé : "Non, tout n’a pas été fait dans notre pays pour l’emploi " a reconnu le ministre, ce n’est pas une petite phrase anodine, même si elle sonne comme une lapalissade, tant le pouvoir socialiste, hier encore sur cette antenne dans la voix de la ministre Fleur Pellerin, affirmait que toutes les bonnes mesures avaient été prises et qu’il fallait maintenant attendre qu’elles produisent leur effet. Dans ce nouveau discours de vérité, Emmanuel Macron va lui jusqu’au bout, puisqu’il dit que "Depuis douze mois 24 des 28 pays de l’Union européenne ont baissé le chômage, nous sommes, ajoute le ministre, dans les 4 pays qui n’ont pas réussi à le faire ". Alors on ne sait pas si le propos a plu à tout le monde, mais c’est la stricte vérité, les performances de la France sont très mauvaises. C’est quand même un aveu un peu embarrassant pour le moins, pour un pouvoir qui est en place depuis plus de trois ans et demi et dont la promesse principale, faut-il le rappeler était l’inversement de la courbe du chômage dès 2013, oui 2013.
Alors concrètement, quelles nouvelles mesures peut-on espérer ?
Il y aura le président la promis, un gros coup de pouce sur la formation, et un nouveau plan qui doit plus que tripler le nombre de places puisque 500.000 chômeurs devraient se voir proposer une formation dans un des métiers des secteurs "d'avenir" (transition écologique, numérique, l’économie de service aux personnes âgées...), ou des métiers "en tension" pour lesquels les entreprises peinent à trouver des bons profils. Deux millions de demandeurs d'emploi n'ont pas le niveau bac, donc ces formations sont indispensables et on sait que ça marche mieux, en les orientant vers ces nouveaux secteurs. Ce sera la mesure clé du gouvernement, les partenaires sociaux sont plutôt partant, à condition bien sûr, qu’il ne s’agisse pas d’une simple manipulation destinée à faire sortir des chômeurs des statistiques et que ces formations soient proposées dans les meilleurs délais, ce ce ne sera pas simple.
Il y a bien d’autres mesures envisagées, mais en l’état il faut bien dire que ça manque encore d’envergure et que les remèdes envisagés sont loin d’une thérapie de choc. Il y a encore beaucoup à faire. Deux économistes par exemple, Patrick Artus et Jean-Hervé Lorenzi, ont proposé hier huit mesures d’urgence, applicables immédiatement, et avec des effets rapides sur l’économie et sur l’emploi : j’en cite deux seulement :
1 : on arrête les réformettes pour l’apprentissage et on donne les pleins pouvoirs de pilotages aux régions qui sont les plus proches du terrain.
2 : On recentre toutes les baisses de charges sur les bas salaires, un smic avec zéro charge. Des idées et des expériences qui marchent, il y a plein aussi chez nos voisins. Il serait tant de s’en inspirer enfin.
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