Laurent Berger rejoint le Crédit Mutuel pour s'occuper d'un think tank sur l'écologie
Le nouveau slogan du Crédit Mutuel pourrait-être : "Le syndicaliste à qui parler". Laurent Berger est jeune, il a 54 ans, lui qui a combattu pendant de long mois, la dernière réforme des retraites a donc encore quelques années avant de prendre la sienne. Et il a toujours dit qu’il ferait autre chose après avoir dirigé la CFDT pendant 10 ans.
Laurent Berger a choisi de rejoindre le privé, une banque, ce qui peut surprendre. Mais ce n’est pas n’importe laquelle puisque c’est une banque mutualiste, l’Alliance Crédit Mutuel, qui est impliquée dans l’économie sociale. Elle est dirigée par Nicolas Théry, un des rares patrons qui s’était érigé contre la réforme des retraites et qui a été membre de la CFDT.
Laurent Berger ne sera ni banquier, ni politicien
Laurent Berger va créer un institut, un centre de réflexion, directement rattaché à la direction générale du Crédit Mutuel, dédié à la protection des écosystèmes et à la lutte contre le réchauffement climatique. Concrètement, l’objectif de cette nouvelle structure, qui devrait voir le jour en 2024, est de produire des données, de proposer des solutions pour que l’entreprise fasse évoluer ses pratiques environnementales.
Laurent Berger ne se lance donc pas en politique bien qu'on lui ait souvent prêté des ambitions comme celle de rejoindre ou de créer un parti à gauche. Le syndicaliste a acquis une forte notoriété ces dernières années, il a souvent été présenté comme le premier opposant à Emmanuel Macron. Mais l'intéressé a toujours répété qu’il n’avait pas du tout envie de faire carrière en politique.
Ces syndicalistes qui se reconvertissent
Pour sa reconversion, il mettait un point d’honneur à ne rien devoir au pouvoir en place. Contrairement par exemple, à son prédécesseur, François Chérèque qui, après ses mandats à la CFDT, avait été nommé à la tête de l’agence du service civique. Ou encore Bernard Thibault, l’ancien numéro 1 de la CGT qui après avoir dirigé la centrale de Montreuil a rejoint le Bureau International du Travail (le BIT), non sans l’aval de la France.
Laurent Berger n’a pas beaucoup d’expérience de l’entreprise, il a fait l’essentiel de sa carrière à la CFDT, avant la direction du syndicat, il a été chargé d’insertion à Saint Nazaire. Mais il connaît bien le monde du travail, pendant ces années de syndicalisme, il a visité des sociétés, écouté des travailleurs et vu des patrons.
Mais effectivement, il ne pouvait pas retourner dans une entreprise, après en avoir été détaché, comme Philippe Martinez, le leader de la CGT, qui, lui, est retourné finir sa carrière chez Renault, son employeur depuis plus de 30 ans.
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