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Le décryptage éco. Baisse du chômage en octobre : formation et apprentissage portent leurs fruits

Le chômage a reculé au mois d’octobre. Près de 12 000 demandeurs d'emplois en moins par rapport à septembre, et 100 000 depuis le début de l'année. Les plans de formation et l’apprentissage ont visiblement joué un rôle dans cette amélioration.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Ecolé d'apprentissage de cuisine à Rennes, le 17 janvier 2014. (FRANK PERRY / AFP)

Le chômage a reculé au mois d’octobre. Les plans de formation et l’apprentissage ont visiblement joué un rôle dans cette amélioration. Ce sont les premiers effets concrets du plan 500 000 formations supplémentaires décidé par François Hollande au début de l’année : en octobre, les entrées en formation de chômeurs ont augmenté de plus de 70%.

Certes, formation ne veut pas dire embauche. Quand on suit une formation, on sort de la catégorie A, qui est celle des chômeurs sans activité, pour entrer dans la catégorie D, dite des personnes "non tenues d'accomplir des actes positifs de recherche d'emplois". Plus loin que la polémique sur le tripatouillage supposé des statistiques, on observe en octobre que les entrées en formation sont compensées par les sorties. C’est la preuve que de plus en plus de chômeurs retrouvent une activité, en priorité des contrats courts, mais le mouvement est bien là.

Impact de l’apprentissage

Là encore, nous sommes dans une phase ascendante. Depuis le début de la période de recrutement en juin, on évalue entre 115 et 120 000 le nombre de contrats d’apprentissage signés en France, secteurs privés et publics confondus.

Les efforts de financement de la part de l’Etat et des entreprises sont importants : 30 milliards d’euros par an entre apprentissage et formation. Mais c'est le fonctionnement du système qui pose problème : l’Etat a recentralisé les décisions à tel point qu’il est devenu difficile pour une entreprise de savoir où va l’argent qu’elle investit dans l’apprentissage. Il y a deux ou trois ans, un patron de PME parvenait  à flécher plus de 45% de la Taxe d’apprentissage versée, c’est à dire qu’il pouvait en choisir la destination en fonction de ses réels besoin de main d’œuvre. Aujourd’hui, il n’en flèche plus que 25%. La somme versée est identique, mais la destination lui échappe.

Qu’en est-il pour les grandes entreprises ?

De grands patrons comme Denis Ranque (Airbus Group) ou Pierre-André de Chalendar (St Gobain), qui s'expriment au nom du Cercle de l’Industrie, reconnaissent et saluent un changement de cap dans le discours de François Hollande et de Manuel Valls en faveur des entreprises. Ils saluent les avancées mais appellent à un volontarisme plus fort pour transformer l'essai.

Il faut simplifier et rationnaliser le financement du système d’apprentissage et sa gouvernance, en donnant, par exemple, plus de marges de manœuvre aux régions ; revoir les missions de Pôle Emploi pour les adapter à la demande des entreprises par bassins de population. Toutes les régions n’ont pas les mêmes besoins de main d’œuvre ; rapprocher les entreprises et l’éducation nationale pour faciliter et renforcer les actions communes, etc.

Propositions des deux finalistes de la primaire à droite

Sur le fond, les propositions ne sont pas très différentes entre François Fillon et Alain Juppé. François Fillon veut généraliser l'apprentissage dans la formation professionnelle et permettre aux apprentis de passer plus de temps en entreprises. Pour sa part, Alain Juppé envisage de mettre en place un système d’évaluation systématique des formations professionnelles dont bénéficient les demandeurs d'emplois et les salariés.

En résumé : meilleure gouvernance et financement de la formation et de l’apprentissage. On va finir par y arriver, le prochain quinquennat devrait être l’occasion de faire mentir la célèbre phrase de François Mitterrand selon laquelle "On a tout essayé contre le chômage".

 


Baisse du chômage en octobre : formation et... par franceinfo

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