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Le décryptage éco. Dernière année avant la mise en place du prélèvement à la source

À partir du 1er janvier 2019, notre impôt sur le revenu sera directement prélevé sur notre fiche de paie. Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet (L'Opinion)
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
C’est une mesure de simplification notamment pour les actifs qui ont des variations de revenus d’un mois à l’autre. (MYCHELE DANIAU / AFP)

N’oubliez pas, c’est le dernier jour pour les déclarations d’impôts en ligne, et ce sera aussi la dernière année avant la mise en place du prélèvement à la source. Mais attention, cela ne voudra pas dire que l’on sera exonéré de déclarer nos revenus… Mais à partir du 1er janvier 2019, effectivement, notre impôt sur le revenu, pour ceux qui s’en acquittent, c’est à dire moins d’un foyer sur deux, sera directement prélevé sur notre fiche de paie. Plus besoin de mettre de l’argent de côté : c’est une mesure de simplification, notamment pour les actifs qui ont des variations de revenus d’un mois à l’autre. Désormais, l’impôt sera prélevé en temps réel.

Dans un couple, chacun pourra individualiser son taux

D’ailleurs, sur la déclaration de cette année, il est déjà mention du prélèvement à la source. Si vous êtes pacsés ou mariés, on vous pose la question de savoir si vous souhaitez individualiser votre taux d’impôt, c’est à dire avoir la stricte répartition en fonction des revenus de chaque conjoint. Si, dans le couple, il y a des écarts de salaires importants, il est possible de chacun choisir son taux : celui qui gagne le plus sera davantage prélevé que l'autre, même si au total le montant de l'impôt reste le même.

La deuxième question posée concerne l’application d’un taux neutre, basé uniquement sur le salaire, et qui ne tient pas compte de votre situation familiale, de votre patrimoine financier, ou immobilier. C’est pour éviter que votre employeur qui va collecter votre impôt, désormais, ait une idée de ce que gagne votre ménage. À charge pour vous, ensuite de payer le différentiel directement à Bercy.

Les employeurs remontés contre la réforme

Les employeurs sont d’ailleurs très remontés contre cette réforme. La première raison est que cela va leur donner du travail en plus. Pour les petites entreprises, il est vrai que cela promet d’être lourd et cela va coûter de l’argent. Mais les employeurs s’inquiètent aussi de l’ambiance que cela peut instaurer dans les entreprises, car deux salariés qui occupent le même poste et qui ont le même salaire n’auront pas le même revenu versé si leur situation familiale, patrimoniale, est différente. Forcément, un célibataire sera plus imposé qu’un employé qui a trois enfants et qui à ce titre à des parts en plus. Les chefs d’entreprises craignent de devoir gérer ces différences et ces mécontentements. D’où l’intense lobbying pour que le gouvernement renonce à sa réforme.

Mais ils ont peu de chance d’être entendus : la réforme était dans le programme d’Emmanuel Macron et a déjà été repoussée d’un an. Prévue initialement pour 2018, les services n’étaient pas prêts, d’où le report au 1er janvier 2019. Le gouvernement a juste accepté d’abandonner pour les entreprises les sanctions pénales prévues en cas de fuites d’informations sur ce sujet. Ces sanctions contre les employeurs étaient lourdes : jusqu’à un an d’emprisonnement. Désormais, il y aura quand même des amendes mais plus au pénal.

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