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Le décryptage éco. Le calendrier des réformes fiscales se confirme à petits pas

L’exonération de la taxe d’habitation pour 80 % des ménages français et la réforme de l’ISF seront bien appliquées dès 2018. Le décryptage d'Emmanuel Cugny.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Bruno Le Maire, ministre de l'Economie et des Finances, aux Rencontres économiques d’Aix-en-Provence, le 9 juillet 2017. (CHARLOTTE LAPALUS / LES RENCONTRES ECONOMIQUES)

Franceinfo l’annonçait en exclusivité dès dimanche 9 juillet : l’exonération de la taxe d’habitation pour 80 % des ménages français et la réforme de l’ISF, entreront toutes les deux en application dès 2018. Le calendrier des promesses électorales du candidat Macron se met en place. C’est le cabinet du ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, qui nous l’a annoncé dimanche soir : ces deux réformes fiscales seront incluses dès cette année dans la préparation du projet de loi de finances 2018 dont le texte sera présenté fin septembre en Conseil des ministres.

Dimanche, en fin de matinée, l’affaire n’était toujours pas entendue puisque Bruno Le Maire, qui avait fait le déplacement des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence, pressé de questions à ce sujet, demandait d’attendre les arbitrages définitifs du Premier ministre et du président de la République. L’arbitrage du président est donc tombé quelques heures plus tard, mais sans court-circuiter Matignon, assure Bercy, où on explique que président et Premier ministre sont en phase sur le sujet.

Des précisions sur des mesures qui avaient été repoussées 

Sur la taxe d’habitation, Emmanuel Macron avait promis d’en exonérer 80 % des ménages français au nom du pouvoir d’achat. Une mesure destinée à compenser notamment le coup de bambou que représentera la hausse de la CSG pour les retraités. On s’attendait à ce que la mesure soit reportée à 2020 mais ça sera 2018, probablement étalée sur trois ans. L’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), lui, sera transformé en impôt sur la fortune immobilière (IFI). C’est à dire que seule la pierre sera soumise à cet impôt nouvelle génération. La taxation du capital passera par une "flat tax" (impôt forfaitaire unique de 30%) pour ne décourager ni l’investissement, ni l’attractivité. Bercy a bien précisé dimanche soir que ces deux réformes s’ajouteront aux deux autres déjà actées : la suppression dès l’année prochaine des cotisations maladie et chômage payées par les salariés ; et la baisse du taux d’impôts sur les sociétés de 33 à 25% étalée sur 5 ans d’ici à 2022.

La baisse des dépenses accompagnera la baisse des impôts

La deuxième partie du message est clairement de signifier que les économies vont être au rendez-vous. Bruno Le Maire insiste : il est possible à la fois de baisser les dépenses publiques et les impôts pour les Français et les entreprises. Les annonces qui rassurent d’abord, les mauvaises nouvelles ensuite, même si ces dernières n’ont plus rien de secret : train de vie de l’Etat et fonctionnaires passeront à la moulinette. C’est dit et redit. Et il faudra peut-être aller plus loin que les quatre à cinq milliards d’économies annoncées pour cette année par le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin.

Enfin, le dernier message est politique. Dimanche aux Rencontres économiques d’Aix-en-Provence, Bruno Le Maire a sorti le nouvel argument de langage : pour calmer l’impatience des Français qui "ont un sentiment d’urgence", le gouvernement veut agir "vite, loin et fort". Une formule qui rappelle étrangement une devise olympique, histoire de prouver que le gouvernement est conscient du marathon qu’il est en train de courir après le temps et l’argent.

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