Le décryptage éco. Le fabricant de lunettes Krys relocalise une partie de sa production dans les Yvelines
L’opticien Krys préfère la France à l’Asie. Il relocalise une partie de sa production dans son usine de Bazainville. Pourquoi ce choix ? Le décryptage éco de Fanny Guinochet.
C'est le lancement d’une nouvelle gamme de verres à "très forte valeur ajoutée" qui a poussé Krys à rapatrier une partie de sa fabrication en France. Il veut maîtriser tous les processus de fabrication. Le lunetier veut éviter les retards de livraison, les malfaçons. Produire en France est une sécurité, une garantie d'efficacité. Et puis, ces dernières années, les salaires en Asie ont beaucoup augmenté, la main-d’œuvre n’est plus aussi bon marché qu’auparavant.
Krys va produire 300 000 verres de plus par an dans son usine de Bazainville, dans les Yvelines, plutôt qu’en Asie, et créer ainsi une vingtaine de postes. Et ce n’est qu’une première étape : d’ici deux ans, l’opticien envisage d’aller encore plus loin dans le "rapatriement" de ses activités avec à la clef, une cinquantaine d’emplois en plus.
Un mouvement qui prend de l'ampleur
Krys n'est pas un cas isolé, la crise a mis au grand jour des problèmes de transport avec l’Asie, des risques de pénurie de produits, de dépendance économique. Sans oublier, la déperdition environnementale ou encore le comportement des consommateurs, qui sont de plus en plus sensibles au "made in France".
Tous ces éléments font réfléchir les chefs d’entreprises, et ils sont de plus en plus nombreux à franchir le pas, et à rapatrier leurs productions. C’est le cas par exemple de Lama France, qui fabrique des cartouches d’encre, et qui a décidé de produire non plus en Chine mais dans la banlieue lyonnaise et de réduire ainsi son bilan carbone.
Toutes les activités ne sont pas "relocalisables"
Même chose pour le fabricant de jouets Lunii : en juillet dernier il a abandonné l’empire du milieu pour Bayonne. Citons également X-FAB, fournisseur de composants électroniques pour l’automobile, qui rapatrie une partie de son activité de Malaisie à l'Essonne. Peu connues, ces PME qui relocalisent, recréent des emplois partout dans les territoires
Peut-on relocaliser toutes les activités ? Non, il serait illusoire de penser qu’on pourra tout produire dans l’hexagone. C’est pour cela d’ailleurs que le gouvernement concentre ses aides sur des productions à haute valeur ajoutée. Il soutient en priorité les projets dans des secteurs stratégiques comme la santé, l’agroalimentaire, ou encore l’électronique. Dans le plan de relance, un milliard d’euros est prévu pour les relocalisations.
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