Le décryptage éco. Le pouvoir d'achat en forte hausse en 2019
L’Insee a rendu ses prévisions pour 2019. Et on voit que le pouvoir d’achat devrait monter de façon très importante. Le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Opinion").
Même si on ne le ressent pas toujours, le pouvoir d’achat a déjà bien progressé cette année, avec 1,4 % de hausse. Et là pour l’année prochaine, l'INSEE prévoit une accélération avec un passage à 2 % rien que sur le premier semestre 2019, entre janvier et juin. Du jamais vu depuis plus de dix ans.
Des mesures qui portent leurs fruits
L’explication ? Une inflation qui ralentit, notamment grâce à un prix du pétrole en baisse. Le prix du baril a d’ailleurs fini hier soir à 46 dollars. Mais c’est aussi et surtout grâce aux mesures Macron. Celles prises à l’automne, avant la crise des "gilets jaunes", que l’on a presque oubliées : la baisse de la taxe d'habitation et celle des cotisations sociales, qui vont avoir des effets.
Et puis il y a celles annoncées il y a un peu plus d’une semaine. Ce sont elles qui vont porter la dynamique : la prime exceptionnelle versée par les entreprises qui peut aller jusqu’à 1 000 euros, mais aussi la suppression de la hausse de la CSG pour les retraités dont la pension est en dessous de 2 000 euros. L’augmentation de 100 euros pour une partie des foyers qui comptent une personne au Smic, les heures supplémentaires défiscalisées, etc.
Dix milliards d’euros injectés dans l’économie
Ces dix milliards vont surtout doper la consommation. Reste à savoir toutefois comment les Français vont utiliser cet argent disponible. Si c’est pour acheter des vêtements, de la téléphonie, des objets fabriqués à l’étranger, c’est-à-dire des denrées que l’on importe, cela risque d’aggraver encore notre balance commerciale qui est déjà très déficitaire. Et ca ne fera pas marcher nos entreprises, ca ne créera pas d’emplois. L’effet dopant que l’on pourrait espérer risque donc d’être limité. C'est pour cette raison d'ailleurs que l’Insee table, notamment, sur une croissance au ralenti, autour d’1,3 % en 2019.
L'épargne devrait augmenter
On peut se dire que les mesures Macron devraient plutôt cibler des ménages modestes qui ont des difficultés en fin de mois. Et qu’il y a peu de chance qu’ils épargnent. Mais ce risque n’est pas négligeable car les Français sont par tradition de vrais écureuils.
L’économie, on le répète souvent, est une affaire de confiance. Pour le coup, note l’Insee, la confiance des ménages est très entamée, avec un moral en berne. Une partie des gains de pouvoir d’achat devrait donc être mis de côté : le taux d’épargne passera de 14,7 % en 2018 à 15,2 % au cours du premier semestre 2019.
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