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Le décryptage éco. Une "prime Macron" pour les travailleurs de la deuxième ligne ?

Est-ce le retour de la "prime Macron" ? Le gouvernement réfléchit à un geste pour ceux qu'on appelle les travailleurs de la deuxième ligne, personnels de supermarchés, livreurs, gardiens. Une annonce attendue, lundi 15 mars, lors du sommet social. Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un caissier de supermarché protégé par un film plastique pendant l'épidémie de Covid-19, à Montpellier (Hérault). Photo d'illustration.
 (GUILLAUME BONNEFONT / MAXPPP)

Pour l’instant, ce n’est qu’une piste, mais le gouvernement travaille sur une prime pour ces travailleurs – dont beaucoup sont des travailleuses d’ailleurs – qui ont fait tourner le pays pendant les confinements, qui étaient sur site, ou face au public. Des caissiers, des caissières, des aides à domicile, agents de propreté et d’entretien, les personnels de gardiennage, de transport, de logistique aussi. On les appelle "emplois de la deuxième ligne" , les premières lignes étant les soignants. Soit quatre millions de personnes au total, selon les chiffrages de la CFDT.

L’exécutif prendrait modèle sur  "la prime Macron" mise en place lors du mouvement des "gilets jaunes", en 2019. Versée par les entreprises, elle était défiscalisée, sans cotisations à condition de ne pas dépasser 1 000 euros. Cette prime avait très bien marché : en 2019 et 2020, plus de 4 millions de salariés en avaient bénéficié. Ils avaient touché autour de 500 euros en moyenne.

Sauf que cette prime s’est arrêtée à la fin de l’année dernière et le gouvernement n’avait à priori pas prévu de la prolonger, mais il pourrait la réactiver pour ces travailleurs. Reste toutefois à en préciser les contours, le montant : faut-il l’exonérer totalement de charges ? La conditionner à un accord d’entreprise, comme ce fut le cas à un moment ?  Jean Castex va en discuter avec les syndicats et le patronat à l’occasion du sommet social du lundi 15 mars. Matignon veut construire le dispositif avec les branches professionnelles car ce ne sera pas l’État qui versera cette prime, mais bien les employeurs.

Le patronat est réticent

Mais les entreprises estiment avoir déjà joué le jeu les années précédentes. Par exemple, dans la grande distribution, les grandes enseignes ont versé au total 600 millions d’euros pour ces primes l’an dernier. Rien que pour Carrefour, c’est 128 millions d’euros en 2020. Et les employeurs craignent aussi des remous, puisque dans une même société, certains salariés seront éligibles et pas d’autres. Du coup, cette prime devrait rester incitative et ne pas être obligatoire.

Du côté des syndicats, une aide est toujours bonne à prendre, mais pour eux, il faut surtout revaloriser ces métiers sur le long terme, par des hausses de salaire pérennes et des formations. Bien plus utiles qu’un simple coup de pouce exceptionnel.

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