Le décryptage éco. XL Aiways proche du dépôt de bilan : la chute d'une compagnie importante dans le ciel français

XL Airways a suspendu tous ses vols, lundi 30 octobre. La compagnie aérienne française est en redressement judiciaire et comme elle est à court d’argent, elle cherche 35 millions d’euros pour repartir qu’elle ne réussit pas à trouver. Elle n’a reçu aucune offre de reprise. Elle n’est effectivement plus en mesure d’assurer ses opérations.  

XL Airways n’est pas forcément très connue et pourtant c’est une petite compagnie française qui compte dans le paysage aérien. Déjà, parce qu’elle existe depuis près d’un quart de siècle. Elle avait été créée sous la marque Star Europe, puis Star Airlines avant de devenir XL Airways en 2006. Elle emploie 570 salariés, et a quatre avions Airbus A330 en leasing (location avec option d’achat). On peut se dire que c’est assez confidentiel mais elle assurait des dessertes vers les outre-mer (Antilles, La Réunion) mais aussi vers les États-Unis. En 2018, elle a transporté 730 000 passagers.  

XL Airways n’a pas résisté à la concurrence

Aujourd’hui, son PDG, Laurent Magnin, reconnaît qu’il ne peut plus faire face à cette concurrence qu’il qualifie de "débridée". En cause, les compagnies à bas coût. Celle qui casse le marché, selon de nombreux experts, c’est Norwegian, compagnie qui bénéficie d’un soutien public de la part du gouvernement norvègien. Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, s’est d’ailleurs insurgé contre une concurrence déloyale de Norwegian et a demandé à la Commission européenne de se saisir du dossier.

Le tribunal de Bobigny doit se prononcer mercredi 2 octobre sur l’avenir de XL Airways. La relance de la compagnie semble s’éloigner chaque jour un peu plus. La semaine dernière on espérait qu’Air France-KLM se positionnerait. Cela fait longtemps d’ailleurs que XL Airways demandait la protection de la grande sœur mais Ben Smith, le patron d‘Air France, a douché tous les espoirs, il ne voit aucun bénéfice à ce qu’Air France reprenne cette compagnie. Pour les salariés de XL Airways, c’est d’autant plus dur, que cela fait un moment qu’ils se serrent la ceinture, avec un gel des salaires pendant huit ans. Et aujourd’hui, hélas, ils risquent l’inscription à Pôle emploi.