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Covid-19 : les défaillances d'entreprises françaises au plus bas depuis 35 ans

Malgré la crise liée au Covid-19, jamais le nombre de faillites d’entreprises n’a été aussi faible en France, notamment grâce aux aides de l'État. Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un restaurant définitivement fermé à cause du confinement, à Perpignan (Pyrénées-Orientales). (CLEMENTZ MICHEL / MAXPPP)

On n’a pas vu ça depuis 35 ans, nous dit le cabinet Altarès qui réalise l’étude :en 2021, à peine 28 000 défaillances d’entreprises alors qu’avant la crise sanitaire, la moyenne annuelle tournait plutôt autour de 50 000.

C’était grosso modo le rythme depuis 10 ans. D’après les auteurs de l’étude, c’est bien la politique du gouvernement du "quoi qu’il en coûte" qui a permis à ces entreprises de se maintenir, un peu partout sur le territoire. Même les plus touchées par la crise ont résisté.

L’exemple le plus frappant est sans doute l’hôtellerie-restauration : malgré des mois de fermeture, et des chutes très importantes d’activité, il y a eu, en 2021, un tiers de liquidations en moins par rapport aux années précédentes grâce au fonds de solidarité, au chômage partiel, au prêt garanti par l’État. Ces sociétés ont ainsi pu garder leur trésorerie, leur capital etc. 

Seul bémol, toutefois, la fin de l’année est un peu moins exceptionnelle, un peu plus sombre. En décembre 2021, l’étude note une hausse significative de près de 10 % des défaillances, ce qui correspond au moment où l’État a commencé à débrancher progressivement les aides, mais aussi à la reprise brutale de l’épidémie avec l’arrivée d’Omicron qui a affecté l’activité des entreprises.

Le secteur le plus touché est la construction, le gros œuvre, la promotion immobilière, les travaux publics. Mais dans l’industrie, on voit aussi des sociétés mettre la clef sous la porte, notamment à cause de problèmes d’approvisionnement, de manque de matériaux, ou encore de l’envolée des prix de l’énergie.

Retour à la normalisation

Cette année, il faut donc s’attendre à un retour aux niveaux d’avant-crise. C’est encore un peu tôt pour le dire mais les signaux ne sont pas bons et laissent présager une normalisation, un retour à la situation d’avant-crise même si avec Omicron, un certain nombre d’aides ont été rapidement réactivées à la fin de l’année dernière. Certaines pourraient même être intensifiées pour aider les secteurs les plus affectés par cette vague comme les cafés, restaurants ou l’évenementiel.

Bonne nouvelle toutefois : si des entreprises disparaissent, d’autres voient le jour et en ce moment, le mouvement est très dynamique : selon l’Insee, les créations n'ont jamais été aussi nombreuses avec presque un million en 2021. Et c'est là aussi, un niveau historique.

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