Licenciements à la Société générale : que se passe-t-il dans le secteur bancaire qui a supprimé 60 000 postes dans le monde en 2023 ?

La Société générale n'échappe pas à la crise sociale qui touche le secteur bancaire et va procéder à une vaste réorganisation. La banque a prévu de supprimer 900 postes en France.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Siège de la Société Générale, la Défense, Paris, le 27 mars 2023. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

C’est surtout au siège de la Société générale, à Paris La Défense, que la réorganisation va toucher les emplois. Les 900 postes supprimés, annonce de la banque française lundi 5 février, concernent surtout des fonctions dites de support, comme l’informatique.

Sur le papier, ce plan a pour but de simplifier le fonctionnement de la Société générale, d’améliorer l’efficacité du groupe bancaire en mutualisant ses activités. En réalité, ces suppressions sont aussi une des conséquences directes de la fusion de la Société générale avec le Crédit du Nord, dont les postes occasionnent des doublons.

Mauvais choix stratégiques et chute en bourse

Le groupe veut faire des économies et le PDG, Slawomir Krupa, ne s’en cache pas d’ailleurs. En septembre 2023, il a présenté un plan de réduction des coûts de plus d'1,5 milliard d’euros, pour atteindre 1,7 milliard d'ici deux ans.

Son objectif est de transformer en profondeur la Société générale. Coincée entre le Crédit agricole et la BNP, elle est souvent présentée comme "la plus petite des grandes banques". Et ses derniers résultats sont décevants. Il faut dire qu’elle a tardé à quitter la Russie et qu'elle a mal anticipé les variations des taux d’intérêt. En conséquence, elle a perdu la confiance des investisseurs et le cours de bourse a chuté.

L’ambition du patron est donc de retrouver de la rentabilité au plus vite. Les syndicats sont inquiets. Le groupe a beau assurer qu’il n’y aura pas de départs contraints, pour la CGT, ce plan de suppressions est un "séisme". La crainte est que ce soit la porte ouverte à d’autres restructurations, notamment dans le cadre d’éventuelles cessions de certaines activités.

Une hécatombe dans le secteur bancaire

Plus largement dans le secteur bancaire, en ce moment, c’est un peu l’hécatombe. Elle a commencé il y a déjà quelques années, avec la digitalisation, et les services en lignes. De nombreuses agences ont fermé, mais là, avec l’intelligence artificielle, les métiers sont en train de changer très vite et de disparaître. Le tout dans un contexte économique tendu à cause de l’augmentation des taux d’intérêt.

Le résultat est que de nombreuses banques taillent dans leurs effectifs. On peut aussi narrer les déboires de Crédit suisse, qui, au bord de la faillite après des placements douteux, a été racheté par UBS. Le Brexit, aussi, a amené la City, la place boursière de Londres, à réduire la voilure. En 2023 au total, selon les experts, le secteur bancaire a supprimé 60 000 emplois dans le monde. Et ce n’est visiblement pas terminé.

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