Manuel Valls et l'économie : rien de neuf
De nouveau, pas vraiment. il faut bien le dire et c’est assez déconcertant. Ni mesures nouvelles, ni ballon d’essai, ni même petite phrase pour faire bouger les lignes comme le premier ministre les aime tant. A l’évidence, après quinze jours de fortes tensions avec le patronat, Manuel Valls a usé d’un ton et d’un registre à contre-emploi quand on connaît son tempérament : il a choisi l’apaisement comme pour rassurer sa majorité.
Un choix stratégique
Sans aucun doute parce que nous sommes à trois jours de la présentation d’une loi importante, dont Manuel Valls attend beaucoup. Il veut présenter avec son ministre Emmanuel Macron, un grand projet pour dit-il « déverrouiller l’économie française ». Dans l’esprit du premier ministre, il y a eu le pacte de responsabilité et sa baisse massive de charge, il doit y avoir demain un deuxième étage de la réforme, pour réveiller l’économie française, en bousculant les rentes, en favorisant partout l’activité, y compris le fameux dimanche. Cette libéralisation, si elle est vraiment ambitieuse, n’ira pas de soi, et il aura besoin de convaincre sa majorité qui tangue sur certaines dispositions. C’est un peu comme si Manuel Valls marchait déjà sur des œufs. L’attente en matière de réforme est grande, et pas seulement du côté des Français qui aimeraient bien que la politique économique du gouvernement donne enfin quelques résultats, mais l’impatience est grande aussi à Bruxelles ou à Berlin, où nos partenaires trouvent que la France manque singulièrement d’audace en matière de réformes. C’est dire l’enjeu de cette loi Macron contre les blocages français.
Le Premier ministre mise sur cette loi mais aussi manifestement sur la conjoncture
Dans ce climat bien sombre, il n’est pas absurde de chercher quelques signes positifs et oui, il y a en trois, comme un alignement de planètes, assez rare, et que l’économie française attendait depuis longtemps :
1 / la baisse de l’euro qui est un ballon d’oxygène pour les entreprises qui exportent
2 / La baisse du prix du pétrole qui profite à beaucoup
3 / la baisse des taux d’intérêts à des niveaux historique.
C’est trois bonnes nouvelles et autant de bouffée d’oxygène pour nombres d’entreprises qui exportent, consomment de l’énergie ou qui ont besoin d’emprunter pour investir.
Donc, oui, manuel Valls a raison de souligner ces éléments de contextes extérieurs, enfin favorables, et c’est bon pour la confiance, comme pour la croissance. Mais chacun sait aussi, que cela ne dépend pas du gouvernement.
Certes, l’exercice de communication politique n’était certes pas simple, on est resté un peu sur sa faim, hier soir, surtout quand des élections partielles ou des sondages rappelaient dans la même soirée l’urgence extrême de la situation. Valls a voulu rassurer, mais il a peut-être pris un nouveau risque avec ceux qui dans l’opinion attendent que les choses avancent vraiment et vite.
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