Présidentielle américaine : avec Donald Trump à la Maison-Blanche, les droits de douane risquent d'augmenter

Donald Trump, s'il est réélu à la Maison-Blanche, ce qui, mercredi matin est très probable, veut taxer tous les produits importés et instaurer une taxe universelle de 10 à 20% sur tous les produits fabriques à l’étranger.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le candidat républicain à la présidentielle et ancien président américain Donald Trump fait des gestes lorsqu'il s'exprime lors d'un rassemblement électoral à Grand Rapids, Michigan, États-Unis, le 4 novembre 2024. (CJ GUNTHER / EPA)

Pour l’économie européenne et française notamment, l’enjeu derrière cette élection tient en un mot : "les droits de douane". Le plus beau mot du dictionnaire, selon Donal Trump, en passe de devenir le 47e président des États-Unis, mercredi 6 novembre au matin. Il veut taxer tous les produits importés et instaurer une taxe universelle de 10 à 20% sur tous les produits fabriques à l’étranger. Même si Donald Trump a surtout en ligne de mire, les droits de douane sur les produits chinois, qu’il veut taxer jusqu’à 60% pour protéger l’automobile américaine, symbole de puissance des États-Unis, Donald Trump veut aller jusqu’à 100% de taxes sur toutes les voitures importées, quelles que soit leur pays d’origine, pas seulement chinoises. 

Les années Trump ont laissé de mauvais souvenirs. Elles avaient été celles des taxes punitives envers nos produits. L'Union européenne s'était vue infliger en 2018 des droits de douane sur l'acier et l'aluminium, en représailles à la taxe Gafa, des droits finalement suspendus en 2021. Le gouvernement Trump avait aussi décidé d’imposer des tarifs douaniers de 25% sur certains produits français importés, 
il y avait toute une liste sur les importations d’avions, de sacs à main et de cosmétiques, de fromages, 
de café et des olives, selon une liste publiée par les services du représentant américain au Commerce (USTR). Il y avait eu un moratoire sur plusieurs produits avec l'arrivée de Joe Biden. Un retour aux affaires du milliardaire fait craindre un retour d’une politique protectionniste très dure qui redessinera les relations commerciales internationales. 
 

Certains secteurs tricolores vont souffrir

 Si on reste sur le secteur automobile, on sera moins touchés que les Allemands qui vendent beaucoup de voitures aux USA, mais dans l’hexagone, le retour de Donald Trump serait un coup dur pour l’industrie du vin et les spiritueux, on pense aux exportations de cognac déjà bien affectées par les droits de douane chinois, ou au luxe, un gros, très gros marché de la France aux USA. Des décisions qui promettent d’affecter nos fleurons comme LVMH ou Kering qui, on l’a vu avec les derniers résultats, faiblissent du fait du ralentissement de la croissance chinois.
 
Il faut garder en tête que Donald Trump ou Kamala Harris ont le même ennemi commercial : la chine et quel que soit le gagnant, il fera donc pression sur l'Europe pour que le vieux continent restreigne ses échanges avec la Chine. Tous les deux poursuivront aussi les subventions à l’industrie américaine IRA. 
Si elle avait été élue Kamala Harris aurait poursuivi ce qu’a fait Joe Biden en aidant largement l’économie américaine, avec le plan inflation Réduction Acte, mis en place été 2022, programme d'aides massives par les États-Unis pour soutenir les entreprises du secteur de la transition énergétique, Washington tentait alors de réagir aux subventions de la Chine à son industrie et de lancer sa propre stratégie verte, "sans même imaginer les conséquences potentielles pour le reste du monde",

Des subventions controversées en Europe, car elles attirent aux USA les investissements, nos capitaux, nos usines, et du coup affaiblissent nos industries. Le cabinet EY a remis en avant l'IRA pour expliquer une partie du recul du nombre de projets d'investissements américains en Europe, qui ont chuté selon lui de 15% entre 2022 et 2023. Idem pour le prix de l’énergie, c’est un avantage compétitif très important du côté des Américains qui ne changera pas et pénalise nos entreprises, notamment les plus petites. 
 

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