Prestations sociales : en France, la redistribution permet de diminuer d'un tiers le nombre de personnes pauvres

Près de 40% du revenu global de ceux qui vivent sous le seuil de pauvreté est constitué de prestations sociales. On compte un peu plus de 9 millions de personnes pauvres en France métropolitaine, selon les dernières données disponibles.
Article rédigé par Isabelle Raymond
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Une déclaration de situation d'allocations familiales et d'aides au logement (photo d'illustration, le 7 août 2022. (RICHARD VILLALON / MAXPPP)

Il y a 9,1 millions de personnes pauvres en France métropolitaine, ce qui représente 14,5% de la population en métropole, selon les dernières données publiées début juillet par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES), le service statistique du ministère des Solidarités. Des données qui remontent à l’année 2021. Une personne est considérée comme pauvre si son revenu disponible est en dessous de 1158 euros par mois pour quelqu'un qui vit seul et 2432 euros pour un couple avec deux enfants. 

Autre enseignement mis en lumière par la DREES, près de 40% du revenu global de ceux qui vivent sous le seuil de pauvreté est constitué de prestations sociales comme le RSA, des aides au logement, ou des allocations familiales. L’étude rappelle aussi que, selon toute logique, plus le niveau de vie augmente, et plus la part des prestations sociales diminue, remplacées par le salaire et les revenus du patrimoine. 

Familles monoparentales et demandeurs d'emploi particulièrement affectés

Sans ces prestations sociales, le nombre de pauvres serait encore plus élevé. Le chiffre est considérable, quelque 4,4 millions de personnes échappent à la pauvreté grâce aux prestations sociales. Sans ce filet de sécurité caractérisé par la redistribution publique, plus de 20% de la population serait pauvre en France métropolitaine. C’est d'autant plus vrai pour les catégories les plus fragiles financièrement comme les familles monoparentales, les demandeurs d’emploi, les personnes en situation de handicap, sans oublier les plus jeunes, les moins de 20 ans sans aucune activité, qui ne sont ni en formation ni en emploi. D'ailleurs malgré ce filet de sécurité représenté par les prestations sociales, le taux de pauvreté de ces groupes est nettement plus élevé que dans le reste de la population. Près de 40% des familles monoparentales avec au moins deux enfants vivent ainsi sous le seuil de pauvreté. C’est aussi le cas de 35% des demandeurs d’emploi, 20% des moins de 20 ans. 
 
Inversement, les retraités et surtout les salariés qui dépendent le moins financièrement de ces prestations sociales dites non contributives, c’est-à-dire pour lesquelles on ne cotise pas directement, échappent davantage à la pauvreté. Le taux de pauvreté des salariés est le plus faible de tous selon l’étude de la Dress. De quoi battre en brèche certains clichés.

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