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Salaires : les syndicats ne sont pas fans de la prime Macron

Olivier Dussopt, le nouveau ministre du Travail reçoit mercredi 25 mai les syndicats pour parler pouvoir d’achat. Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
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Manifestation pour les salaires à Paris, le 22 mars 2017. (RUDY-OLIVIER BENTO / HANS LUCAS via AFP)

Le ministre du Travail Olivier Dussopt vante devant les syndicats la prime Macron mais ça ne fait pas recette : une prime, c’est exceptionnel, c’est un coup de pouce qui est rarement renouvelé chaque année. Les syndicats préfèrent donc des augmentations de salaires qui, au moins, sont inscrites dans la durée : votre employeur ne peut pas revenir dessus. Autre inconvénient, cette prime Macron est réservé à ceux qui ne touchent pas plus de trois smic, soit moins de 3 900 euros nets, mais pas au-delà. Quid alors des autres actifs ? Les employeurs sont moins incités à leur verser la prime.

Cette prime a la particularité d’être sans cotisations ni impôts. C’est un avantage pour l’employeur et le salarié, mais pas pour notre système social. L’assurance chômage et la retraite fonctionnent grâce à des recettes qui proviennent de cotisations, justement. C’est ce aussi que font valoir des syndicats comme la CGT, qui qualifie cette prime "d’écran de fumée".  Même portée à 6 000 euros par an comme l’a promis le gouvernement, ils n’en veulent pas.

De fortes inégalités entre les secteurs d'activité

Et cette prime Macron, ils ont eu le temps de l’expérimenter, elle existe depuis 2018. C’était une des premières réponses du président au mouvement des "gilets jaunes", pour redonner du pouvoir d’achat aux salariés. Elle allait jusqu’à 1 000 euros. Depuis elle a souvent été modifiée, portée à 2 000 euros, à condition qu’il y ait un accord d’entreprise.

Quatre ans après, le bilan est mitigé. L’an dernier par exemple, selon le gouvernement, presque quatre millions de salariés ont reçue cette prime – sur 25 millions. Et en moyenne, ils ont reçu 500 euros. On est loin des 1 000 ou 2000 euros possibles. Enfin, il y a de fortes inégalités entre les secteurs, ceux qui l’ont beaucoup utilisée sont ceux qui traditionnellement paient le mieux : la banque, l’assurance, l’industrie... Ce qui laisse à penser qu’ils auraient pu distribuer de vraies augmentations, avec des cotisations, sans passer par la prime. C’est pour éviter cet effet d’aubaine que la CFDT demande au gouvernement de mieux cibler cette prime. Par exemple, en la réservant aux petites entreprises, ou à celles dont les marges sont réduites.

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