Surtourisme : la mairie de Barcelone veut bloquer Airbnb

Pour lutter contre le tourisme de masse et la flambée des prix, en Espagne, le maire de Barcelone promet de bloquer d'ici cinq ans la plateforme de location Airbnb. La mairie espère ainsi redonner des logements aux habitants.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Des centaines de touristes dans les rues de Barcelone, en Espagne, le 16 août 2023. (MARC ASENSIO / NURPHOTO / AFP)

Les locaux en ont marre de ne pas réussir à se loger à des prix abordables. À Barcelone, ville de plus d’1,5 million d'habitants, qui reçoit 12 millions de visiteurs par an, les appartements sont réservés pour les touristes, pour les locations de courte durée, ce qui fait flamber les prix des locations, avec une hausse de 68% en 10 ans. Face au ras-le-bol des habitants, la mairie catalane vient de prendre une mesure radicale : bloquer d’ici cinq ans la plateforme de location en ligne Airbnb, le Parlement catalan l’ayant autorisée à "ne pas renouveler les licences de ces appartements touristiques". Elle espère ainsi remettre 10 000 logements sur le marché.

C’est une façon de lutter contre le tourisme de masse. Même si cette idée de bloquer Airbnb promet tout de même quelques recours juridiques, elle fait son chemin dans plusieurs villes, y compris en France où les habitants n’arrivent plus à se loger. Plusieurs municipalités, comme Annecy, Marseille, Paris, mais aussi Biarritz ou Nice, font face au ras-le-bol des habitants.

En France, on attendait une "loi Airbnb" pour mieux encadrer ce type de location et modifier la fiscalité des meublés touristiques. Les sénateurs avaient voté le texte en mai, il devait passer en Commission mixte paritaire au début du mois de juin, mais la décision d'Emmanuel Macron de dissoudre l'Assemblée nationale a stoppé net son parcours législatif.

Des conséquences pour l'environnement

Et il n’y a pas que le logement qui est visé, le surtourisme a des conséquences économiques, mais aussi écologiques, au point que de plus en plus de sites cherchent à limiter les flux de visiteurs. À Venise, en Italie, un péage est instauré, au Japon, l'accès au mont Fuji est désormais limité.

En France aussi, les initiatives fleurissent. Par exemple, l’île de Bréhat, dans les côtes d’Armor, limite la jauge de visiteurs pendant l’été. Entre mai et septembre, le mont Blanc a instauré un quota de randonneurs sur sa voie royale. Pendant la haute saison, il faut désormais réserver pour accéder aux calanques marseillaises. Selon le gouvernement, 80% de l'activité touristique en France se concentre sur seulement 20% du territoire. Une des solutions serait de développer de nouveaux espaces un peu moins connus pour disperser les visiteurs.

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