Vincent Bolloré prend officiellement sa retraite
C’est officiellement jeudi 17 février que Vincent Bolloré tire sa révérence. À bientôt 70 ans, le chef d’entreprise laisse un empire financier et médiatique. Le décryptage de Fanny Guinochet.
Vincent Bolloré n’a pas choisi cette date par hasard pour prendre sa retraite : jeudi 17 janvier, on célèbre les 200 ans d’existence de l’entreprise Bolloré en Bretagne. Là où l’aventure familiale a commencé avec un simple moulin à papier, dans le Finistère. Une papeterie qui s’est beaucoup diversifiée : dans le film plastique, les condensateurs électriques, ou encore les batteries de lithium. Pendant 40 ans, Vincent Bolloré a acheté des affaires, revendu, s’est associé, s’est séparé, car l’industriel est aussi un redoutable financier, il est connu pour ses coups, ses raids boursiers – réussis ou ratés – Bouygues, Vivendi, Vallourec, Telecom Italia, difficile de tous les citer. Aujourd’hui, le groupe est une holding familiale, internationale qui a investi en Italie ou encore en Afrique.
Le groupe Bolloré possède 30% de Vivendi, 18% d’Universal Music group et fait travailler 80 000 personnes. En 2020, en pleine crise, il a réalisé 24 milliards d’euros de chiffre d’affaires.
Vincent Bolloré va passer la main à ses fils
Yannick et Cyrille Bolloré, déjà dans le groupe, vont lui succéder. Cyrille 36 ans, PDG depuis trois ans, Yannick, 42 ans, président du conseil de surveillance de Vivendi. Officiellement, le départ du patriarche ne devrait pas changer grand-chose car Vincent Bolloré n’a plus de fonction opérationnelle depuis trois ans. Mais cet hyperactif, connu pour tenir son groupe avec poigne depuis quatre décennies, va-t-il vraiment prendre sa retraite ? Beaucoup n’y croient pas et voient un faux départ.
Le groupe a de nombreux chantiers à régler. En premier lieu celui des médias. Vivendi a pris des parts dans Lagardère et devrait bientôt mettre la main sur Hachette, Europe 1, Paris Match. Catholique, conservateur, Vincent Bolloré possède aussi C8, CNews , chaîne où officiait Éric Zemmour. De fait, certains le comparent à Robert Murdoch en référence au magnat américain de la presse, qui a aidé Donald Trump à devenir président des États-Unis. Cette concentration nourrit les critiques : un collectif "Stop Bolloré" composé d’associations, d’écrivains , de chercheurs vient de se créer pour s’opposer au milliardaire.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.