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Benjamin Carle : "Le 'made in France' en lui-même ne veut rien dire"

Benjamin Carle est l'auteur, mais aussi le cobaye, d'un documentaire intitulé "Made in France, l'année où j'ai vécu 100% français" qui sera diffusé le 19 Mars sur Canal Plus. Il a ainsi essayé de manger, de s'habiller et de consommer 100% français.
Article rédigé par Fabienne Sintes
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (©)

Le documentaire débute chez lui. Il doit commencer par vider
son appartement. Il se retrouve alors avec une table et en caleçon, ou presque.
"Le point de départ était en effet de se demander ce qui n'était pas
français chez soi. Donc j'ai fait venir un expert du label 'origine France garantie'
qui certifie l'origine française des produits. On a regardé toutes les
étiquettes et il se trouait qu'il n'y avait que 15,5% des produits qui étaient
dans mon appartement qui étaient français. J'ai enlevé tout le reste et il me
restait un vieux fauteuil, quelques verres, aucun vêtement et très peu à
manger."

L'expérience reste sérieuse. Il s'avère d'ailleurs que tout
ce qui est estampillé 'made in France' n'est pas forcément "made in France".
"Le 'made in France' en lui-même ne veut rien dire. C'est une
certification des douanes qui n'a pas de sens économique. Je me suis attaché à
la valeur ajoutée des choses et des services pour comprendre quel était l'intérêt
à consommer des produits français. Malgré tout, le vrai problème est qu'il y a tout
de même peu de produits où est écrit ce 'made in France'."

Pour autant, le journaliste explique avoir quand même "bien
vécu"
lors de cette année. Mais "pour s'habiller, on ne peut
pas aller dans une grande surface car un rayon français n'y existe pas"
.
Pour l'automobile, c'est plutôt le haut de gamme qui est fabriqué en France mais
attention, "une marque française peut fabriquer à l'étranger et, à
l'inverse, un fabriquant étranger peut fabriquer en France comme Toyota à
Valencienne"
. Cela marche donc au niveau de l'artisanat mais pour l'industriel,
c'est plus compliqué. Dans le tertiaire, "on retrouve le même problème
que dans l'industrie"
ajoute-t-il. Autre problème, le coût de la vie
'made in France'. "Si on veut renouveler sa garde-robe, c'est possible"
mais s'il faut tout acheter c'est beaucoup plus compliqué. 

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