Convocation de l'ambassadeur d'Israël : "L'État d'Israël, qui a annexé Jérusalem-Est, est toujours soucieux de vouloir manifester sa souveraineté", selon un chercheur
L’ambassadeur d’Israël en France, Joshua Zarka, est convoqué mardi 12 novembre au ministère des Affaires étrangères, suite à l’arrestation de deux gendarmes français, chargés de la protection du ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, par des policiers israéliens, jeudi 7 novembre, à Jérusalem. "Nous assistons à une dégradation [des relations] qui a commencé par les phrases d'Emmanuel Macron et s’est prolongée avec le bombardement de la FINUL, souligne Denis Charbit, chercheur, professeur de sciences politiques à l’Université Ouverte d’Israël, son dernier livre Israël, l’impossible État normal est publié aux éditions Calmann-Lévy.
"Dans cette guerre qui n’en finit pas, des signes d’impatience se manifestent du côté français, comme du côté israélien."
Denis Charbit, professeur de sciences politiques à l’Université Ouverte d’Israëlà franceinfo
Cette convocation de l’ambassadeur d’Israël est la deuxième en un mois, après celle du 11 octobre faisant suite aux tirs israéliens contre la FINUL, la force des Nations unies au Liban. Le 7 novembre, ce n'est pas le ministre qui a eu des difficultés avec des responsables de la sécurité israéliens, mais des gendarmes. La police israélienne est entrée "armée" et "sans autorisation" dans l'Eléona, un site historique de pèlerinage géré par la France à Jérusalem-Est. À Jérusalem, "la France veut affirmer ce qu'elle estime être sa souveraineté dans des lieux saints sur lesquels elle exerce une protection depuis le XIXe siècle, estime Denis Charbit, et l'État d'Israël, qui a annexé Jérusalem-Est est toujours soucieux de vouloir manifester sa souveraineté. Une souveraineté contestée par la France. Tout ceci produit ce type d'échanges malheureux, regrettables."
Cet incident peut peut-être s’expliquer par le fait que, "côté israélien, c'est le ministère de la police, le ministère de la Sécurité intérieure qui est intervenu. Il est dirigé par Itamar Ben-Gvir, qui est d'extrême droite et qui a une à attitude beaucoup plus musclée que ses prédécesseurs. Il fait moins dans la diplomatie", reprend Denis Charbit.
Pour ce professeur en sciences politiques Jérusalem-Est reste un sujet épineux et cet incident est le signe "d'une crise, d'une incompréhension".
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