Elisabeth Badinter : "S'il y a résistance, c'est qu'il y a pression"
Cette résistance est une bonne nouvelle pour Elisabeth
Badinter. "Enfin une institution prend conscience de la réalité et l'on n'est
pas dans le fantasme. Je pense que la bataille qui se mène demain devant la
justice dépasse largement le cas d'une seule crèche en France et c'est toute l'affaire
de la laïcité qui est en jeu. "
Dans ses conclusions remises lundi soir, le procureur
général François Falletti préconise de ne pas suivre le chemin tracé par la
plus haute juridiction judiciaire qui avait annulé le 19 mars le licenciement
de Fatima Afif de cette crèche privée, dans la banlieue défavorisée de Chanteloup-les-Vignes
(Yvelines). Fait rarissime, le procureur général et le premier président
Jacques Degrandi siégeront à la cour d'appel, auréolant cette audience de la
plus grande solennité.
"S'il y a résistance, c'est qu'il y a pression de l'autre
côté. Il y a une pression religieuse qui n'est pas réservé à la seule religion
musulmane, il y a des pressions religieuses de plus en plus fortes sur les
institutions de la République. Je voudrais rappeler que la loi de 1905 protège
l'exercice de toutes les religions, mais n'en privilégie aucune et cela ne
donne le droit à aucune religion de faire pression sur la République pour qu'elle
change ses principes. "
La crèche Baby Loup déménage
La crèche déménage car la vie quotidienne à Chanteloup-les-Vignes est devenue insupportable. Les
violences et les menaces sont constantes au quotidien et cela n'est plus
vivable. Autre raison de ce déménagement l'abandon des institutions. Elles ont " lâché
Baby Loup ", estime Elisabeth Badinter. "J'ai eu le sentiment qu'il
ne fallait plus en parler parce qu'il y a les municipales dans quelques mois et
que l'on préfère ne rien dire. "
Baby Loup est une crèche en partie privée parce que c'est la
seule à recevoir les enfants 24h/24. Quand à Chanteloup-les-Vignes il y a un
drame familial, où envoie-t-on les enfants ? A Baby Loup, explique
Elisabeth Badinter.
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