Gérald Darmanin ne peut faire "que mieux" puisque "la prison est un service public en état de désintégration", réagit la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté
"Je suis très sensible à l'idée que les petites peines, des peines courtes, doivent être exécutées, souligne le nouveau minsitre de la Justice Gérald Darmain, mercredi 25 décembre en dépacement au centre pénitentiaire de Liancourt dans l'Oise . Donc, peut-être qu'il ne faut pas construire des prisons comme toujours. On n'a pas toujours besoin de prisons pour des gens qui font 20 ans avec des miradors, des barbelés qui font que les prisons coûtent cher et sont difficiles à construire. En moyenne, on met sept ans au ministère de la Justice pour construire une prison"
En réponse à cette nomination Dominique Simonnot, contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), assure, mercredi 26 décembre que le nouveau garde des Sceaux, Gérald Darmanin, ne peut faire "que mieux étant donné ce qui se passe aujourd'hui, la prison est un service public en état de désintégration", dit-elle.
D'autres moyens de faire exécuter les peines
Gérald Darmanin plaide donc pour la construction de prisons "à taille humaine, un peu partout sur le territoire national" pour que les petites peines soient exécutées. "Pourquoi pas", réagit Dominique Simonnot. "Comment être contre l'idée de construire des petites unités à la place de ces énormes paquebots que sont les prisons actuelles qui sont ingérables et sur-bondées", poursuit-elle. La contrôleuse générale des lieux de privation de liberté propose de construire ces prisons "à taille humaine" en "centre-ville sous les yeux des citoyens parce que cette façon de construire les prisons hors les villes, très loin de tout, dans des no man's land, ça ne donne pas de très bons résultats".
Toutefois, pour Dominique Simonnot, "la prison n'est pas la reine des peines". Elle espère donc que le garde des Sceaux va "s'intéresser" à d'autres moyens de faire exécuter les peines. Elle prend l'exemple du "placement extérieur". Ce régime permet à une personne condamnée d'effectuer une partie ou toute sa peine en milieu ouvert, en dehors d'un établissement pénitentiaire, dans un cadre défini par le juge. "C'est quelque chose qui est très peu usité. On en a que 8 à 900 par en France", ajoute-t-elle.
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