Hôpital : le syndicat SAMU-Urgences de France attend "la mise en application des solutions" déjà "travaillées et financées"

"À chaque nouveau ministre, il y a un nouveau rapport qui finit dans un placard, alors qu’on sait ce qu’il faut faire", s’agace la porte-parole de SAMU-Urgences de France, Agnès Ricard-Hibon.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Agnès Ricard-Hibon, médecin urgentiste à l’hôpital de Pontoise et porte-parole du syndicat SAMU-Urgences de France, le 3 janvier 2025 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Ce qu'on attend, c'est la mise en application concrète des solutions qui avait été travaillées et financées, et que les solutions ne restent pas dans un placard", réclame vendredi 3 janvier sur franceinfo, Agnès Ricard-Hibon, médecin urgentiste à l’hôpital de Pontoise et porte-parole du syndicat SAMU-Urgences de France, alors que se tient le premier Conseil des ministres du nouveau gouvernement de François Bayrou.

"Est-ce que le sujet de l’hôpital est vraiment pris en compte ?", s’interroge l’urgentiste. "Dix ministres en moins de six ans, ça ne favorise pas les actions", fustige-t-elle. Le 24 décembre, Yannick Neuder a été nommé ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins, dans le nouveau gouvernement. Il se trouve au 21e rang protocolaire, sous la tutelle de Catherine Vautrin, à la tête d’un grand portefeuille regroupant la Santé, le Travail, les Solidarités et les Familles. "À chaque nouveau ministre, il y a un nouveau rapport qui finit dans un placard, alors qu’on sait ce qu’il faut faire", s’agace la porte-parole de SAMU-Urgences de France, rappelant le travail entamé avec Agnès Buzyn et François Braun, anciens ministres de la Santé. 

Le manque de lits, toujours "un problème majeur"

"Le problème majeur, c’est le manque de lits d’hospitalisation", résume Agnès Ricard-Hibon. "Est-ce que 30 patients qui passent la nuit dans un brancard, c'est digne d’un pays comme la France ?", questionne-t-elle, rappelant au passage que "les personnes qui restent sur un brancard ont une mortalité aggravée", de près "de 40%". "C’est l’une des raisons pour lesquelles les soignants démissionnent", regrette la médecin. En France, de nombreux services d’urgences sont régulièrement en grève, pour protester contre le manque de moyens à l’hôpital, comme celui de l’hôpital de Villeneuve-Saint-Georges, en région parisienne, qui a entamé jeudi une grève illimitée.

"Il suffit de déplacer le curseur entre les lits réservés aux programmés et les lits dédiés aux non-programmés, à l’aval des urgences", juge la porte-parole. Mais "l'organisation de l'hospitalisation, ça ne dépend pas des soignants, ça dépend des directions, ça dépend de l'autorité ARS régionale et du ministère". 

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