"L'affaire de la Crimée ne va pas déclencher une guerre mondiale ou européenne"
Selon Alice Serrano, l'envoyée spéciale de France info à
Simféropol, la capitale de la Crimée, l'opération était visiblement bien
organisée pour le déploiement de soldats russes. Elle a rencontré un colonel
pour qui "les militaires qui se sont présentés comme étant russes n'ont
pas donné d'explication de leurs gestes" mais il demande : "qui
mieux que notre grand-frère peut nous protéger?"
Nathalie Pasternak, présidente de CRUF , le comité
représentatif des Ukrainiens en France, était dimanche à Odessa. Elle se dit
marquée par le calme des Ukrainiens "mais ils sont tous prêts à
défendre le territoire ukrainien" y compris les russophones.
"Une Ukraine unie, une Ukraine souveraine et une Ukraine
jusqu'au bout!"
Elle ajoute que "des mots comme 'Poutine hors
d'Ukraine' étaient prononcés" . Elle a rencontré un ancien militaire
ukrainien qui a rappelé que tous les Ukrainiens étaient prêts à se mobiliser. "Ceux
dont ils ont le plus peur, ce sont les provocateurs avec des actes qui
pourraient justifier l'action de Mr Poutine sur l'Ukraine".
Camille Grand, directeur de la Fondation pour la recherche
stratégique , rappelle pour sa part que "les Russes sont déjà en
Crimée" et "qu'ils peuvent avoir jusqu'à 25.000 hommes en
Crimée" .
"Ils sont sortis de leurs bases pour prendre le contrôle
de la Crimée en dehors du pouvoir central ukrainien de Kiev."
Il ajoute que "l'affaire de la Crimée ne va pas
déclencher une guerre mondiale ou européenne" . "Mr Poutine
cherche à imposer une situation de fait. Il avance ses pions et, en fonction de
la réaction de fermeté de la communauté européenne, il verra jusqu'où il peut
aller dans le dossier de la Crimée et sur l'Ukraine".
Poutine pourrait accepter l'idée d'un groupe de contact
imaginé par Angela Merkel. Il confirme que l'Allemagne aurait l'oreille de
Poutine. "Elle réussit à obtenir de Poutine la création d'un groupe de
contact sous l'égide de l'OSCE. C'est pour l'Allemagne, une manière d'essayer de
remettre le processus sur des rails politiques, pour Poutine une manière d'accepte
une sortie de crise mais selon ses propres termes."
En Russie, sa cote de popularité est montée. "Poutine
joue sur toute une série de fibre nationaliste" . Pour autant, il doute
que les Russes soient favorables à une guerre. "Mais la main de la
Russie n'est pas si forte que cela. Elle n'est pas la superpuissance que fut
l'Union soviétique jadis."
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