Le Pacs fête ses 25 ans : "C'était la reconnaissance d'être traité en tant que couple" témoignent les premiers pacsés de France
Selon l'Insee, en 2022, pas moins de 209 827 Pacs ont été conclus, mais à l’époque, lors de sa promulgation le 15 novembre 1999, le pacte civil de solidarité (Pacs) est une petite révolution."On était tellement dans l'attente d'une loi qui reconnaisse les couples de même sexe", témoignent Dominique Adamski et Francis Dekens, les premiers "pacsés" de France, le 18 novembre 1999 à Lille, à peine trois jours après la promulgation de la loi, alors que le Pacs fête ses 25 ans, vendredi 15 novembre 2024.
À l’époque, le Pacs était porté par des associations homosexuelles, comme le Comité de reconnaissance sociale des homosexuels, qui revendiquaient la nécessité d'un dispositif d'union qui pourrait notamment offrir des droits et des garanties pour les couples de même sexe. "Il ne faut pas oublier qu'un an auparavant, en 1998, le Pacs avait été rejeté, par la droite. C'est une mesure qui a été adoptée par la gauche, tout comme le sera le mariage pour tous. Il y avait une grande frénésie à l'époque", insiste le couple désormais marié.
Une véritable avancée
Si le pacte civil de solidarité ne garantit pas uniquement des droits aux couples homosexuels, à l'époque, sa promulgation avait changé de manière très concrète la vie de ces couples installés, mais pas encore reconnus d'un point de vue juridique et légal. "C'était la reconnaissance d'être traité en tant que couple avec les avantages, les devoirs et les obligations", affirme Dominique Adamski.
"On a accédé à la possibilité d'avoir une mutuelle commune, de faire des prêts en commun, ou encore d'avoir une déclaration de revenus commune."
Dominique Adamski, premier pacsé de Franceà franceinfo
Une reconnaissance au regard de la loi, surtout symbolique, qui constitue une véritable avancée pour les mouvements de lutte homosexuelle à l'époque, avant la promulgation de la loi sur le mariage pour tous le 17 mai 2013.
Dominique Adamski se souvient des débats qui avaient lieu au sein de la société en 2013. Il se réjouit aujourd'hui de voir d'anciens opposants au mariage pour tous changer d'avis. L'ancien ministre de la Transition écologique Christophe Béchu, également maire d'Angers dit aujourd'hui regretter son vote contre en 2013. "C'est agréable, enfin, d'entendre ça des personnes qui se sont trompées. Souvenez-vous pour le Pacs, à l'époque, une grande quantité de maires avaient signé une "motion anti-Pacs", et ne voulaient pas que ces Pacs soient signés chez eux dans leur mairie, raison pour laquelle cela se fait dans les tribunaux", insiste Dominique Adamski.
Marié en Belgique, sept ans avant la promulgation de la loi sur le mariage pour tous en France, le couple a pu observer que ces avancées en termes de droits ont changé les mentalités au sein de la société elle-même. Aujourd'hui, ils se réjouissent de voir que ces unions sont reconnues par la majorité des Français, alors que le Pacs est désormais majoritairement plébiscité par les couples hétérosexuels.
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