Matthieu Aron : "Il y a une révolution en matière de rumeur"
Ils ont interrogé des témoins et des experts, rencontré les victimes souvent en état de sidération. Ils ont retrouvé les premiers échanges, les premières paroles, sur les réseaux sociaux qui en constituent le point d'ancrage . Souvent, ils ont réussi à identifier les auteurs et mis au jour leurs mobiles.
Comment naissent les rumeurs ? Pourquoi le public y croit ou y a cru ? Quelles en sont les conséquences et à qui profitent-elles ? Une mine d'histoires, graves ou légères.
"La rumeur auparavant c'était le café du commerce, cela circulait dans de petits cercles et quand cela passait dans la presse c'était par erreur. Mais depuis quatre, cinq ans, il y a eu une révolution absolue des moyens de communication, et en matière de rumeur ", explique Matthieu Aron.
La presse traditionnelle rencontre un vrai problème. "Est-ce que l'on parle de ce qui se dit sur les réseaux sociaux, même si on n'est pas convaincu à 100% que l'information est fiable ou est-ce qu'on n'en parle pas ? Si on n'en parle pas, on est accusé de passer à côté de la vraie vérité, et si on en parle on se retrouve à nouveau dans le piège. Il y a une prise de conscience à avoir la dessus que l'on soit journaliste ou citoyen ".
Une rumeur n'arrive jamais par hasard . La rumeur qui a visé le fils de Christiane Taubira, prétendument incarcéré pour meurtre, est sortie au moment des manifestations des opposants au mariage pour tous.
Dans le monde économique, la rumeur est devenue partie intégrante d'un processus industriel . Il y a les entreprises qui lancent des rumeurs contre leurs concurrents, et il y a des entreprises victimes de la rumeur et qui en profitent. RedBull par exemple a été accusé d'être mauvais pour la santé. RedBull a laissé faire, car mauvaise ou pas, la rumeur offre une publicité gratuite.
Folles rumeurs , de Matthieu Aron et Franck Cognard, est publié chez Stock
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