Russie : "Jamais la machine infernale de la répression n'a été aussi vive", dénonce l'avocat français d'Alexeï Navalny
Un adieu, malgré les menaces. L'opposant russe Alexeï Navalny doit être enterré vendredi 1er mars dans un cimetière de Moscou après une cérémonie d'adieu dans une église, à laquelle son équipe a appelé ses soutiens à participer malgré le risque d'arrestations par la police. "On peut s'attendre à des menaces et des persécutions très sévères" lors des funérailles d'Alexeï Navalny qui ont lieu ce vendredi à Moscou, a déclaré sur franceinfo son avocat français William Bourdon.
Principal détracteur du Kremlin et charismatique militant anticorruption, Alexeï Navalny est mort le 16 février à l'âge de 47 ans dans une colonie pénitentiaire russe de l'Arctique dans des circonstances qui restent obscures. Ses collaborateurs, sa veuve Ioulia Navalnaïa et les Occidentaux ont accusé Vladimir Poutine d'être responsable de sa mort, ce que le Kremlin nie.
"Un grand rassemblement serait perçu par Poutine comme un acte insupportable, un acte de provocation", a jugé maître William Bourdon.
"L'idée même qu'il y ait une tombe qui puisse être un lieu de pèlerinage éventuel, qui puisse symboliser pour toute une génération l'esprit de résistance, l'esprit critique et l'esprit de courage qui était celui de Navalny, est absolument insupportable" pour le Kremlin.
William Bourdonà franceinfo
"Le sadisme est à la pointe de la politique de Poutine"
L'équipe du principal opposant à Vladimir Poutine et militant anticorruption a révélé jeudi que les services funéraires refusaient d'emmener la dépouille de l'opposant de la morgue à l'Église orthodoxe. Pour lui, le Kremlin "n'a aucun état d'âme à confisquer à la famille ce qui est un des droits les plus fondamentaux de la vie privée, la possibilité de pouvoir se recueillir sur une personne qu'on a aimée et qu'on veut chérir".
"La mécanique de Poutine et de ses sbires est d'utiliser tous les instruments de l'assassinat politique. Le sadisme est à la pointe de la politique de Poutine", souligne-t-il, avant de préciser que "Jamais la machine infernale de la répression n'a été aussi vive, intense et cruelle en Russie qu'elle ne l'est aujourd'hui".
Selon William Bourdon, Ioulia Navalnaïa, la veuve de l'opposant en exil, a promis de poursuivre son combat et de prendre la tête de l'opposition russe : "Elle a absolument les épaules pour embrasser ce destin" et "reprendre le flambeau de la résistance qu'incarnait son mari". Mais "Ioulia (Navalnaïa) comme tous les membres de la communauté d'opposition à Poutine sont en danger" rappelle l'avocat. "Rien n'arrête Poutine, à l'intérieur comme à l'extérieur", assure-t-il.
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