Une bonne résolution pour 2025 : être heureux !
En ce premier jour de l'année 2025, on se fait tous des promesses : moins boire, maigrir, faire du sport, arrêter de fumer, passer plus de temps avec nos proches... qu'on renouvelle chaque année sans les tenir pour la pluspart d'entre nous. Pour prendre de vraies bonnes résolutions, voici les conseils de Michel Lejoyeux, professeur en Psychiatrie à l’Université Paris Cité, qui a notamment publié en 2024 L’aventure de la bonne humeur (Robert Laffont). La première des choses à faire, explique-t-il sur franceinfo mercredi 1er janvier, "c'est d'avoir un moment dans sa journée où on vit en pleine conscience. On va s'autoriser pendant dix minutes à ne pas écouter franceinfo, on va couper son ordinateur..." .
franceinfo : les bonnes résolutions sont-elles utiles ?
Michel Lejoyeux : C'est tout à fait utile de prendre des résolutions. Elles doivent être spécifiques, simples, mesurables, adaptées à ce qu'on est et surtout temporellement définies. Il y a des études qui montrent qu'une résolution diminue de 50% son impact dès le deuxième jour. Dès demain, on aura perdu 50% de nos chances de la mettre en œuvre.
Prendre mieux soin de soi est une résolution qui revient souvent cette année. Comment fait-on ?
La première des résolutions, c'est d'avoir un moment dans sa journée où on vit en pleine conscience. Dans mon livre, j'apprends le mot "zoomer". On va pendant dix minutes, pendant un quart d'heure, soit en lisant, soit en aidant quelqu'un, être complètement là où l'on est. On va s'autoriser pendant dix minutes à ne pas écouter franceInfo, on va couper son ordinateur..." Des fois on fait plusieurs choses en même temps, on ne va pas être capable de sanctuariser un moment pour prendre un rendez vous avec soi et avec ses proches. Là, on va prendre la résolution d'une scansion des temps. Soit on est dans un temps de travail, soit on est dans un temps intime consacré aux autres. Ça nous apporte la capacité à vivre pleinement cet instant présent, à être aussi à l'écoute de ses émotions, on va se découvrir. Montaigne disait : "Chacun regarde devant soi, moi je regarde dedans moi". On va un petit peu regarder en soi sans faire de la grande thérapie et on va globalement aller mieux.
Que peut-on faire d'autre ?
Être tourné vers les autres et au fond, exprimer de la gratitude. C'est très intimidant de dire merci et d'exprimer des émotions positives, c'est beaucoup plus facile d'être cynique, d'être négatif, de dire des horreurs sur la politique, sur le temps qui passe. On va chercher qui mérite de la gratitude, peut-être tous les jours, et on va être capable de l'exprimer en lui disant.
"Un petit exercice de gratitude tous les jours fait aussi du bien."
Michel Lejoyeux, professeur en psychiatrieà franceinfo
Il nous arrive quand même à tous des "tuiles", certains plus régulièrement que d'autres. Comment on fait dans ce cas-là ?
Les "tuiles", elles sont désagréables, on ne cherche pas à les positiver. Je n'ai pas de solution miracle. On accepte. Dans émotion, il y a "motion" (mouvement), donc nos émotions vont varier. On va aussi accepter l'idée qu'une journée, c'est fait de moments positifs et de moments négatifs, mais quelles que soient les difficultés, on doit être capable de ce petit moment de rencontre avec soi même. Et puis laissez-moi un instant rester médecin : quand on a une perte d'énergie, une perte d'envie, une perte d'estime de soi et une émotion en permanence négative, là on va demander un avis médical parce que c'est très au-delà d'une bonne résolution, ça peut tout à fait être un sujet médical, ça peut tout à fait être une dépression.
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