Les réseaux sociaux peuvent-ils faire basculer la présidentielle en Algérie ?

L'arrivée de la 3G dans le pays a rendu les réseaux sociaux plus facilement accessibles à un grand nombre d'Algériens. Il y a environ 11 millions d'internautes en Algérie, dont 60% ont entre 20 et 35 ans. Et parmi eux, ils sont de plus en plus nombreux à utiliser les réseaux. S'ils sont 80.000 seulement sur Twitter, plus de 6 milions d'Algériens sont sur Facebook, où la campagne fait rage.

Du coup, et c'est nouveau en Algérie, le débat s'organise sur les réseaux sociaux, où la parole circule très librement.

Sur Youtube, les parodies se sont multipliées pour moquer la candidature d'Abdelaziz Bouteflika qui malgré la maladie brigue un 4e mandat à 77 ans. A l'image de cette reprise de Papaoutai, de Stromae, par un internaute algérien, qui a déjà été vue 150.000 fois sur Youtube :

Les candidats à la présidentielle, eux, ne se sont quasiment pas saisis des réseaux pour faire campagne. On voit bien que pour le moment, le phénomène échappe encore totalement à leurs radars. S'il existe bien un compte officiel du candidat Bouteflika, celui-ci ne compte que 400 abonnés.

Il y a quelques jours, Amara Benyounès, le porte-parole du candidat Bouteflika était invité chez nos confères de TV5 Monde. Pour lui c'est clair, les réseaux sont forcément truqués (à partir de 1'07)  :

Les réseaux sociaux peuvent-ils influencer le résultat final ?

Sans doute pas. Ici comme ailleurs, il ne faut pas prêter trop d'influence aux réseaux sociaux sur les résultats d'une élection présidentielle.

Surtout en Algérie, où tous les observateurs affirment que le résultat est joué d'avance. Mais ce qui semble émerger le plus des réseaux, c'est un appel à l'abstention. C'est à cet indicateur là qu'on pourra estimer l'influence des réseaux en Algérie qui vit sa première élections de l'ère Facebook.