Art Mengo de retour avec le groupe Toulouse Contour et l’album "Le temps additionnel"
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd’hui, l’auteur, compositeur et chanteur Art Mengo, de retour avec Yvan Cujious et Magyd Cherfi, un trio qui s'appelle Toulouse Contour. Le nouvel album s'appelle "Le temps additionnel".
Auteur, compositeur et interprète, la chanson Les parfums de sa vie a braqué, à jamais, les projecteurs sur Art Mengo, en 1990, tout comme le titre Parler d'amour avec Ute Lemper (1993). Il dit : "J'ai fait deux succès, trois succès d'estime et 53 succès intimes", mais il oublie tous ceux qu’il a créés pour les autres. Il a beaucoup collaboré avec Henri Salvador, Florent Pagny, Johnny Hallyday, Jane Birkin, Juliette Gréco, Maurane et bien d’autres.
Art Mengo est de retour avec un projet collectif, un trio qui s'appelle Toulouse Contour et un album : Le temps additionnel.
franceinfo : Toulouse Contour, c'est Yvan Cujious et Magyd Cherfi de Zebda à vos côtés. L'union fait la force ?
Art Mengo : Oui, c'est surtout et avant tout une histoire de potes. C'est parti d'Yvan Cujious qui avait une carte blanche, il devait inviter deux artistes toulousains. Lui nous connaissait tous les deux, je ne connaissais pas Magyd Cherfi et il a eu l'idée de nous réunir sur un plateau. Il s'est passé un truc bizarre, c'est que artistiquement, on n'était pas du tout connectés les uns aux autres, on n'a pas les mêmes influences, on ne vient pas du même milieu, mais sur scène, on a commencé à avoir des fous-rires.
"Ce que j'aime bien dans l'histoire de Toulouse Contour, c'est que c'est d'abord une histoire humaine qui a généré une envie de faire un projet artistique commun."
Art Mengoà franceinfo
Donc, on a commencé à tourner. On a fait beaucoup de reprises, on a fait beaucoup de scène jusqu'au jour où on s'est dit : "Pourquoi pas faire un album ?" On a fait cet album-là.
L'album s'appelle : Le temps additionnel. C'est quoi le temps additionnel ?
Il y a deux quinquas et moi, un ex-quinqua depuis peu. C'est tout simplement remettre le couvert et pourquoi ne pas en remettre une louche de plus et pourquoi pas continuer à faire ce qu'on aime, à s'éclater et à bien rire, par le biais d'une création artistique. On est trois personnalités où, bizarrement, il y a un truc qui passe entre nous et on s'amuse énormément.
Pendant très longtemps, votre voix était présente, mais vraiment en retrait.
C'est vrai qu'au départ, quand j'ai envoyé ma chanson Les parfums de sa vie à un éditeur, je me disais : j'aimerais bien qu'un chanteur puisse la reprendre. L'éditeur en question, qui avait certainement dû aimer, me disait : "Non. Tu auras plus vite fait de la chanter toi-même et de commencer par être chanteur. Personne ne te fera confiance sur une chanson comme ça, chante-la. Il n'y a que toi qui peut la chanter".
Et c'est le conseil que j'ai suivi, de chanter ma chanson, et donc je me suis retrouvé un petit peu devant la scène, un peu obligé, mais c'est vrai que je me voyais beaucoup plus derrière la caméra que devant, comme dirait un réalisateur.
"Je crois que j'ai été mixé pour faire des musiques pour d'autres."
Art Mengoà franceinfo
Il faut dire que Les parfums de sa vie a marqué plusieurs générations et est une chanson incontournable. Victoire de la musique avec l'album : "un 15 août en février", ça a été fulgurant. Comment avez-vous vécu cette notoriété ?
Elle est arrivée à un moment bizarre. C'était pendant la guerre du Golfe, donc je n'ai pas vraiment profité de cette dynamique "Victoires de la musique". Mais bon, ça m'a permis de continuer de faire ensuite un duo avec Ute Lemper, de faire La mer n'existe pas (1995) aussi nommée aux Victoires. Ça me faisait plaisir de voir que finalement, avec ma voix un peu spéciale, je n'ai pas de voix donc je force, ça faisait une voix éraillée, ça donnait une singularité. Je ne m'en suis pas rendu compte au départ, vraiment, je faisais ça assez naturellement et aujourd'hui, j'en suis plutôt heureux.
Vos parents sont des réfugiés espagnols. Est-ce qu'ils vous ont apporté ce socle justement, qui est très présent dans cet album et qui est une vraie caisse de résonance, tout comme Magyd Cherfi. Il y a une histoire commune sur le fait de devoir s'en sortir, d'avoir des parents qui insufflent l'idée qu'il faut travailler, s'accrocher, se battre.
Oui. Je n'ai peut-être pas le même parcours. Moi, les premières fois que j'ai entendu parler français, c'était au cours préparatoire. Je n'ai pas fait de maternelle et je ne comprenais pas tout parce qu'à la maison, on parlait espagnol. Et du coup, mes parents m'ont fait totalement confiance dans ma scolarité c'est-à-dire qu'ils ne venaient pas aux réunions, de toutes façons, ils ne comprenaient rien. Et il y avait ce truc qui est terrible pour un enfant, c'est qu'ils me faisaient confiance. Alors quand on fait confiance, on n'ose plus trahir qui que ce soit.
Et du coup, je pense que j'ai été un bon élève jusqu'au bac. J'ai fait une fac. Mais je me rappelle très bien quand j'ai arrêté la fac pour vouloir faire de la musique. Mon père me disait : "Oui, mais tu ne fais pas de solfège, ce n'est pas normal, tu ne vas rien faire dedans." Alors que ma mère m'a emboîté le pas et m'a dit : "Mais fais ce que tu veux, essaie de faire un truc qui te plaît dans la vie, et tu verras !"
Cet album est aussi un regard sur l'avenir. C'est un personnage de la tournée dans ce projet !
Elle est en train de se construire. On fera des dates en 2022, j'ai vu des dates tomber. Mais le plus gros de la tournée se fera en 2023. J'espère qu'on pourra jouer sans les masques, ni dans le public, ni sur scène.
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