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Chanson française : Louis Chedid raconte pourquoi son tube "Ainsi soit-il" aurait pu ne jamais exister

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Toutes cette semaine, c’est l’auteur, compositeur et interprète, Louis Chedid qui évoque cinq moments de sa vie au travers de cinq de ses chansons les plus emblématiques. Il vient de sortir avec Yvan Cassar un nouvel album "En noires et blanches" et nous offre quelques concerts à partir du mois de janvier 2023.

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Louis Chedid, en février 2020, à Paris. (JEAN-BAPTISTE QUENTIN / MAXPPP)

Louis Chedid passe toute cette semaine dans le Monde d'Elodie, nous permettant de découvrir un peu plus qui il est. Cette série en cinq épisodes répond d'ailleurs au lâcher prise de son dernier album En noires et blanches, réalisé avec Yvan Cassar. 15 titres revisités, épurés avec de la légèreté d'âme, des mots qui répondent aux notes et vice versa.

>> "C'est une chanson que je chante à tous mes spectacles" : Louis Chedid évoque son hommage à Patrick Dewaere dans "Les absents ont toujours tort"

franceinfo : Le titre Les absents ont toujours tort écrite en hommage à Patrick Dewaere a fait grand bruit en 1983. Elle répondait, traduisait l'émotion du public à l'annonce de sa disparition. Avant, il y a eu de beaux succès que nous n'avons pas encore abordés, notamment La belle. Cette chanson est très importante pour vous, elle évoque plein de souvenirs, l'insouciance ?

Louis Chedid : Ah oui, La belle, je m'en souviens. C'était très drôle parce qu'en fait, il y a des incongruités géographiques dans cette chanson que certaines personnes m'ont reproché car "Pour qui ne connaît que la brasse. New York, ce n'est pas la porte en face". Et en fait il parle d'Alcatraz, donc ça n'a rien à voir. Mais je m'en fous, ça rime. C'était l'époque où il y avait les premières boîtes à rythmes. Je me souviens où j'étais, j'habitais dans le neuvième à l'époque dans un appartement, et j'avais ma petite pièce dans laquelle j'avais ma boîte à rythme. J'avais appuyé sur le truc, puis d'un coup, j'ai fait un rythme de guitare. Et puis c'est venu : "Je me suis fait la belle", je me suis fait la belle, c'est l'expression etc. Après, c'est comme une pelote de laine, on tire un morceau et puis ça vient, ça vient, ça vient.

Le titre qui va suivre va enfoncer le clou du succès : T'as beau pas être beau avec plus de 150000 exemplaires vendus à l'époque. Ça marque les débuts de deux de vos enfants qui sont Matthieu et Émilie parce qu'ils font les chœurs. On les entend, mais vous les avez toujours préservés hors-caméra. Ça c'est très important pour vous !

Oui, et en plus de ça, personne ne savait que c'étaient eux. Il y a ma belle-mère aussi. Il y avait pas mal de monde très proche.

Finalement, c'est le premier morceau musical de la famille Chedid ?

Exactement ! Oui. C'est vrai. D'ailleurs, c'est marrant parce que Matthieu, dans son concert actuel, il met un petit bout d'une chanson qui s'appelle Matthieu - Mogodo (1974) que j'avais fait sur lui parce qu'on l'appelait Mogodo quand il était petit. Ce sont des Sic qui se rejoignent tout le temps. mais c'est vrai que T'as beau être beau, c'étaient eux.

"Dans 'T'as beau être beau', mes enfants ont fait les chœurs. Je voulais une espèce de foule qui fasse : ‘Oh oh oh’ et puis que ce soit joyeux."

Louis Chedid

à franceinfo

En 1981, l'album Égomane contient la sublime chanson Danseur mondain. C'est une chanson que vous avez revisité dans votre nouvel album avec Yvan Cassar. Vous parlez du bonheur. C'est quoi le bonheur pour vous ?

Le bonheur d'abord et avant tout, c'est d'être en vie parce que je trouve que c'est une chance. À l'âge que j'ai aujourd'hui, d'être encore là, je suis content parce que c'est vrai que beaucoup de gens qui pourraient avoir mon âge aujourd'hui ne sont plus là. Donc déjà, c'est important d'être en vie et d'être entouré de personnes avec lesquelles on s'entend très bien. Qu'il y ait de l'amour dans les relations, de l'affection avec les uns et les autres, même les gens avec qui on travaille. Moi, je n'arrive pas à travailler avec des gens avec lesquels je ne m'entends pas, humainement. Et puis d'avoir cette chance de faire un métier qui vous passionne.

En 1980, ça va être aussi un énorme tournant puisque c'est là que vous allez commencer à découvrir toutes les "nouvelles technologies" de l'époque, les synthétiseurs, les boîtes à rythmes. Vous êtes l'un des premiers à utiliser ces nouveaux jouets. Vous avez monté votre premier studio, c'est à ce moment-là que va naître Ainsi soit-il ?

Exactement. Et c'est grâce à mon synthétiseur Prophet, qui pesait 50 kilos, c'était une horreur à ce niveau-là, et qui avait un double clavier. Je me souviens exactement de comment ça s'est passé.

"J'ai mis mes mains sur le clavier de mon synthétiseur et j'ai eu ce son de ‘Ainsi soit-il’, des nappes très larges et ça m'a inspiré. J'avais noté pas mal d'expressions cinématographiques : flash-back, zoom avant, zoom arrière. Pourquoi j'ai dit : 'Ainsi soit-il' ? C'est inexplicable. Ce sont des trucs qui vous tombent dessus et vous écrivez la chanson."

Louis Chedid

à franceinfo

Ce qui est très drôle. Et ça, c'est très important, je dis ça à tous les jeunes auteurs compositeurs : ne vous fiez jamais à votre jugement sur ce que vous faites. Parce que moi, quand j'ai fait Ainsi soit-il, comme j'avais fait hold-up avant, qui était une chanson assez cinématographique, je me suis dit c'est encore une chanson cinématographique. J'ai déjà fait. Je me disais : c'est une redite, quoi. Et donc j'étais presque sur le point de dire : non, mais je la fais pas celle-là. La belle intuition du mec. Et en la faisant écouter à pas mal de monde qui déboulait au studio, tout le monde tombait sur cette chanson, tout le monde disait : "Celle-là, celle-là". J'ai pensé : mince, il y a un truc. Et en fait, il ne faut jamais s'écouter.

Louis Chedid sera en concert : le 27 janvier 2023 à Roche-la-Molière, le 28 à la Seyne-sur-Mer, le 3 février à Noyon, le 16 à Alfortville, le 17 à Vernouillet, le 18 à Tinchebray ou encore le 2 mars à Pace.

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