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Christophe Barbier : "Le théâtre est une part indispensable de ma vie, c’est mon oxygène"

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd'hui, Christophe Barbier, éditorialiste et surtout comédien. Il joue au Théâtre du Petit Montparnasse "L’un de nous deux Mandel/ Blum".

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Christophe Barbier à L'Express le 19 juillet 2016 (BENOIT COLLOMBAT / SERVICE INVESTIGATION / RADIO FRANCE)

Enfant, comme beaucoup d'élèves, Christophe Barbier trouvait que la lecture d’auteurs classiques : Balzac, Stendhal, était rébarbative. Mais il rencontre le théâtre, une littérature descriptive, il est fasciné. A partir de là, il n’a qu’une envie, c’est d’en faire. Il jouera en amateur notamment Cyrano de Bergerac à 17 ans.

Il a fallu faire un choix avec sa passion pour la politique. Christophe Barbier mène de front le journalisme en tant qu’éditorialiste et le théâtre : "Le théâtre n’est pas une cour de récréation mais c’est la cour d’incarnation". Il ne regrette pas d’avoir commencé tardivement le théâtre professionnel : "Le théâtre me tient à corps, la politique me tient à tête".

On peut être journaliste politique professionnel et comédien amateur, mais pas l’inverse

Christophe Barbier

à franceinfo

Il a grandi dans une famille très heureuse en Haute-Savoie. Son père, secrétaire général de mairie, lui a fait découvrir ce qu’était la politique locale et c’est le 10 mai 1981 qu’il a découvert la politique nationale : "Je suis devenu éditorialiste car je voulais faire du journalisme politique, raconter l’histoire en train de se faire".

Christophe Barbier a gravi les échelons et explique qu’être à la tête d’un journal, en l’occurrence L’Express, a impliqué de faire des choix parfois très difficiles. Par exemple lors de l’élaboration de plans de départs volontaires, sur fond de déclin de la presse écrite. 

"L'écharpe, c'est l'éditorialiste"

Interrogé sur sa fameuse écharpe rouge, il précise que c’est pour se différencier dans le monde médiatique où depuis 20 ans il y a eu une personnalisation. C’est aussi une protection, car le métier d’éditorialiste, parfois provocateur, génère des réactions violentes, en particulier avec le développement des réseaux sociaux et la haine qu’ils peuvent générer. "L’écharpe, c’est l’éditorialiste, pas l’être humain".

Christophe Barbier assume son costume de provocateur : "Quand on a une conviction, il faut l’affirmer avec assez de tranchant pour que celui qui écoute réagisse, positivement ou négativement, mais réagisse. Pour remuer les gens il faut parfois être excessif".

Jouer une pièce, c’est jouer mais aussi et surtout dire des choses

Christophe Barbier

à franceinfo

Raconter une histoire dans l'Histoire, c'est ce qu'il fait au travers de la pièce L’un de nous deux au Théâtre du Petit Montparnasse écrite par Jean-Noël Jeanneney, historien et ancien ministre, dans laquelle il joue actuellement. On est en juin 1944, en présence de deux hommes, Georges Mandel et Léon Blum, près du camp de Buchenwald. Vont s’établir un dialogue, une solidarité entre ses deux hommes aux idéologies différentes voire opposées. Qui survivra ?

Pour Christophe Barbier: "Monter sur scène, jouer c’est d’abord la peur absolue, le trac maximum. Puis en scène c’est une sorte de vertige, d’envol, c’est un bonheur physique, une jouissance. Et ça se termine généralement par cette ivresse des applaudissements qui vous donnent envie de remonter sur scène tout de suite".

Il est sur les planches du Théâtre du petit Montparnasse jusqu'au 30 novembre.

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