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Danièle Thompson : "On n’entendait plus les dialogues tellement les gens riaient, c'était une récompense magnifique"

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd'hui, elle reçoit Danièle Thompson, écrivain, scénariste, réalisatrice. La bonne nouvelle, c’est que "Les aventures de Rabbi Jacob" sortent en copie restaurée en 4 K.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Danièle Thompson. (YANN COATSALIOU / AFP)

Danièle Thompson se réjouit de voir que la vie de ce film Les aventures de Rabbi Jacob poursuit son petit bonhomme de chemin avec la sortie d’un coffret du film restauré en 4 K. Après avoir réuni plus de 7 millions de spectateurs à sa sortie en 1973, ce film culte sur lequel elle a travaillé en tant que scénariste avec son père Gérard Oury n’a pas pris une ride et continue de faire rire toujours plus de gens.

C’est une sorte de monument historique, c’est un monument du rire

Danièle Thompson

à franceinfo

Un tournage difficile

Ce film fait partie du patrimoine français. Avec quarante-six ans au compteur, il est toujours d’actualité et véhicule des tas de choses très actuelles : "On parle de tolérance, d’amitiés, de communautés diverses et c’est libérateur de pouvoir rire de tout ça".

Ce film, c’est une aventure, fait par deux inconscients. Un tournage qui n’a pas été de tout repos car à chaque scène, ils se posaient beaucoup de questions sur la perception de telle ou telle réplique par le public. A cela, c’est ajouté une autre difficulté : un Louis de Funès qui, après une mauvaise critique sur son jeu de grimaces pour un autre film, ne voulait plus en faire. Après des engueulades et d’âpres négociations entre Gérard Oury et Louis de Funès sur la légitimité des grimaces dans les scènes, ce dernier reprit le chemin du tournage. Ils marchèrent sur des œufs jusqu’à la sortie du film avec en toile de fond la Guerre de Kippour mais le succès fût au rendez-vous: "On n'entendait plus les dialogues tellement les gens riaient, c’est une récompense magnifique".

Un tandem

L’histoire familiale et le lien père-fille sont particuliers car Gérard Oury, d’origine juive, jeune comédien en pleine ascension engagé à la Comédie Française en sortant du Conservatoire, et travaillant à la radio est interdit d’exercer ses talents sous le gouvernement de Vichy. Il en protégera d’autant plus sa petite fille en ne la reconnaissant pas à sa naissance en 1942. Entre eux, c’est la fusion : "Une grande entente entre un père et sa fille" et Danièle Thompson de conclure qu’elle garde de lui : "Un mélange entre une joie de vivre extraordinaire, un bon vivant, un personnage qui adorait la vie, les femmes, les belles choses, les Arts et puis un personnage incroyablement obsédé par son travail et parfois très angoissé par le succès ou non de ses films".

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