Didier Bénureau fait se rencontrer anciens et nouveaux personnages sur scène : "Mon métier me rassure"
Didier Bénureau est un acteur et humoriste repéré dans l'émission "Le petit théâtre" de Bouvard sur Antenne deux. Cette émission lui a permis de se faire un cercle d'amis, parmi lesquels Muriel Robin pour qui il a écrit le spectacle Maman ou donne-moi ton linge, je fais une machine. Il est également indissociable de la Chanson pour Morales, un titre humoristique parodiant les chants militaires. Jusqu'au 29 décembre, il est sur scène avec son spectacle Entier au Studio des Champs-Élysées.
franceinfo : Vous dites "Entier" dans ce spectacle, parce que les personnages que vous avez créés au fil du temps, représentant des moments de votre vie, sont de nouveau réunis ?
Didier Bénureau : J'ai mis en entier parce qu'il y a des sketchs anciens et des sketchs nouveaux. Je prends beaucoup de plaisir avec les sketchs nouveaux, les autres aussi, mais j'aime bien avoir des sketchs nouveaux que je travaille avec le public en fait. Je suis très content, ça marche bien, j'ai toujours peur avec les nouveaux sketchs, mais ça marche, tout va bien et je suis ravi de reprendre mon spectacle.
Vous êtes indissociable effectivement de cette Chanson pour Morales. Qu'est-ce que ça représente pour vous, parce que c'est devenu une chanson culte ?
Alors Dieudonné m'avait dit que ça n'allait faire rire que les gens qui ont fait l'armée. Je lui ai dit peut-être, mais faut quand même essayer. Et ça a marché tout de suite, ça a parlé à tout le monde. C’est-à-dire qu'il y a même une mère de famille qui m'a ramené un petit garçon qui devait avoir huit ans et le petit gamin était content de chanter, alors il n'avait aucune référence. Oui, ça a marché tout de suite.
Comment avez-vous vécu cette adoption de la part du public ?
J'ai été très surpris parce que je trouvais la chanson drôle, mais je n'étais pas sûr que ça parle au grand public.
"J'ai fait l'armée et en fait les chansons étaient assez débiles."
Didier Bénureauà franceinfo
Un jour, on m'a dit qu'il y avait des militaires dans la salle et ils voulaient me voir. Et eux, ils m'ont dit : "Cest vrai, on chante des paroles débiles, bébêtes, on le sait. Vous ne vous moquez pas de nous, vous vous moquez de nos chants et de nos chansons très basiques".
Qu'est-ce qui vous a attiré dans ce métier ? La scène, l'envie de faire rire, de partager ?
J'avais très envie de faire de la comédie et j'ai été au théâtre de Bouvard. Je ne savais pas trop s'il allait me prendre ou pas. J'avais déjà commencé des sketchs avec un copain et Philippe Bouvard m'a accueilli. Il m'a dit : "Vous, je vous prends, mais votre ami, non, ça ne m'intéresse pas". Ça ne le gênait pas, et je suis rentré là-dedans. C'est là que j'ai connu Muriel Robin et qu'on a écrit ensemble une pièce qui a très bien marché. D'ailleurs, je n'ai jamais voulu au départ faire du one man show. C'est le directeur du Théâtre de Dix Heures, qui m'a dit : "Et si tu faisais un one man show ? On a deux semaines de libre, fin décembre". En deux mois, j'ai écrit un one man show avec mon camarade Éric Bideau et ça a marché tout de suite.
Il y a un côté très clown, mais dans le bon sens du terme, dans ce que vous faites. Vous faites jouer votre gestuelle avec les mimiques, avec les textes et avec la voix. C'est dans votre culture ?
C'est ma façon d'aborder les personnages, c'est une caricature. J'essaie de le sentir, je pourrais le jouer dans la vie. Oui, j'essaye de rentrer bien dans le personnage, comme d'ailleurs tout comédien, ça n'a rien d'original, mais je travaille les textes en les jouant.
Est-ce que tout au long de cette carrière, ça a été difficile de rester entier ? Est-ce que par moments vous vous êtes éparpillé ?
Non, J'ai des petits problèmes dans la vie, comme tout le monde, mais au contraire, je me sens à ma place, je me sens plus sûr de moi. Mon métier me rassure, ce n'est pas un éparpillement, c'est justement le centre. Évidemment, il y a d'autres choses très importantes dans ma vie, ma femme, ma fille, les amis, etc., mais c'est vrai que c'est un équilibre et c'est ce qui me rend solide et ce qui me donne l'enthousiasme. C'est très important la scène.
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