En jouant au théâtre, Isabelle Gélinas a "réalisé son rêve d’enfant"
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd'hui, l’invitée est la comédienne Isabelle Gélinas pour la comédie "Un amour de jeunesse" avec Stéphane de Groodt, mise en scène par Ivan Calbérac au Théâtre de la Renaissance à Paris.
Dans cette comédie Un amour de jeunesse, Isabelle Gélinas est Maryse, mariée et aussitôt séparée il y a 30 ans de son mari Antoine (Stéphane de Groodt). Cette dernière revient pour demander le divorce. Seul hic : lui a fait fortune entre temps et ne voit pas d’un très bon œil le fait de lui donner la moitié de sa fortune. Alors, il fait semblant d’être sans argent.
Née au Canada, Isabelle Gélinas sait déjà à l’âge de 6 ans qu’elle veut faire du théâtre. Ses parents l’emmènent aux représentations de la Comédie Française de passage à Montréal et c’est LA révélation : "Et là, vraiment, j’ai eu un choc parce que j’ai vu Jacques Charon et Robert Hirsch, c’étaient mes deux amours." Elle se souvient très bien du moment où elle exprime son désir d’être comédienne et sa mère lui explique que c’est un métier et que oui, elle peut le faire : "40 ans après, j’ai eu la chance de travailler avec Robert Hirsch et franchement je me pinçais tous les jours, je me disais 'mais c’est dingue c’est lui !'"
Son admiration pour Michel Bouquet
Elle apprend son métier au Conservatoire national supérieur d’art dramatique et y rencontre l'immense comédien Michel Bouquet. L'admiration voire l'attachement est tel que 15 ans après sa formation, alors qu’elle traverse une période de doutes, elle va le voir et face à son questionnement personnel, il lui dit : "C’est très bon signe, vous êtes à une charnière, suivez votre instinct ".
Il m’a tout apporté en fait. Tout ce que je sais je l’ai appris avec lui en première année. Il était bienveillant. Il était bon
Isabelle Gélinasà franceinfo
Isabelle Gélinas a mis du temps à trouver sa place, jamais le bon profil et finalement c’est parce qu’elle doute qu’elle avance : "Je ne marche qu’avec le doute (…) Je suis une anxieuse. Je n’ai pas confiance mais c’est ça qui fait avancer." Elle fait ses premiers pas au cinéma dans le court-métrage d’Yves Thomas Triple sec en 1986. Cette expérience ajoute une corde à son arc, mais Isabelle Gélinas est une femme de théâtre, c’est là où elle se sent le mieux sur la terre. "Au théâtre, il y a le rire des gens, les émotions des gens, tout ça imprègne les murs," explique-t-elle.
Le trait d’union entre le théâtre et l’amusement
En 2007, dans la série Fais pas ci, Fais pas ça, elle devient Valérie Bouley et Bruno Salomone son mari (Denis Bouley), Guillaume de Tonquédec et Valérie Bonneton (Renaud et Fabienne Lepic), les voisins dont les méthodes d’éducation de leurs enfants sont diamétralement opposées. Une belle aventure : "Tous les quatre, on était dans la même direction, il n’y en avait aucun qui essayait de tirer la couverture à soi, on avançait, on réinventait le texte, on réécrivait, on faisait des propositions. Pour moi c’était une période bénie parce qu’on on était joyeux d’aller travailler et on était heureux de se retrouver". La série s’arrête après 9 saisons pour ne pas faire celle de trop et il faut savoir qu’un épisode inédit pour Noël est en préparation : "De la joie quoi."
Isabelle Gélinas passe du théâtre classique au contemporain. Nommée plusieurs fois aux Molières de la comédienne (L’amour est enfant de salaud en 2004, Le Jardin en 2007 ou encore L’illusion conjugale en 2010), elle le reçoit en 2014 pour la pièce Le Père de Florian Zeller. Un moment particulier pour elle, car ce soir-là sa fille est à ses côtés : "J’étais tellement heureuse de l’avoir pour ce spectacle-là. C’est très éphémère, je n’ai aucune illusion de rien. Je suis très contente d’avoir eu un Molière c’est très chouette, mais je sais bien que ce n’est pas ça qui fait quoi que ce soit."
En vraie bosseuse, Isabelle Gélinas vogue doucement entre théâtre, cinéma et télévision toujours avec envie : "Moi, j’aime jouer, voilà ! Donc j’aime partager ce plaisir du jeu, je n’aime pas du tout travailler dans les tensions." Elle apprécie la simplicité et conclut par : "Je suis comme une enfant en fait. Je crois que je suis restée petite, mais je travaille (…) Oui j’ai réalisé mon rêve d’enfant, oui c’est clair ! Je fais exactement ce que je voulais faire."
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