"La France représente vraiment l'origine des Village People" : les confidences du "policier" du groupe, Victor Willis
Victor Willis est le fondateur et leader du groupe disco au succès planétaire Village People. Depuis la fin des années 70, ses tubes n'ont jamais cessé de faire danser le monde entier. Impossible de ne pas avoir un titre ou plusieurs dans nos playlists. Au total, Village People a vendu plus de 80 millions de disques à travers le monde comme San Francisco (1977), Y.M.C.A. (1978), In The Neavy (1979), Go West (1979), Macho Man (1978). Ce samedi 1er juillet 2023, le groupe est de retour sur scène à l'occasion du Jazz Festival d'Enghien-les-Bains.
franceinfo : La France semble vous procurer beaucoup de souvenirs. Il faut dire que le groupe a été produit à la base par deux Français, Jacques Morali et Henri Belolo. Que représente la France pour vous ?
Victor Willis : Écoutez, la France représente vraiment l'origine des Village People. Il y a toujours de l'excitation à revenir en France, de maintenir l'image des Village people et surtout de permettre aux fans de profiter du show qu'on va leur faire.
Vous êtes entré dans le groupe très vite et je précise que vous êtes l'agent de police du groupe depuis ses débuts. Il y a aussi l'Indien, le soldat, le cow-boy, l'ouvrier du bâtiment, l'homme en cuir, puis le motard de la police. Qui a eu l'idée de faire de chaque membre du groupe un vrai personnage testostéroné ?
C'est Jacques (Morali, l'un des producteurs français du groupe, ndlr) qui a eu l'idée pour les autres personnages. Pour le policier, c'était mon idée.
Dès le départ, l'image d'icône gay véhiculée par le groupe n'était pas une réalité dans la vraie vie comme pour vous par exemple. Est-ce que ça a été difficile de porter le fait que ce ne soit pas ni votre sexualité ni votre mode de vie ?
En réalité, les Village People, à la base, avec le premier album, ça a été écrit, c'est vrai, autour d'un mode de vie gay. Par la suite, j'ai pas mal participé à l'écriture et ça s'adressait vraiment à n'importe quel mode de vie ou de communauté.
"La musique de Village People est vraiment devenue de la musique pour tout le monde."
Victor Willis, du groupe Village Peopleà franceinfo
Au départ, vous étiez dans le groupe Wiz à Broadway. Je voudrais savoir à quel moment vous avez commencé à chanter, ce que vous avez fait avant les Village People parce que c'est pour ça qu'on est venu vous chercher.
En fait, j'étais en train d'enregistrer mon album solo, en plus, d'effectivement jouer dans The Wiz et dans d'autres comédies musicales. J'étais à New York depuis 1972 à peu près et j'avais fait pas mal de choses sur Broadway donc ça faisait partie de mes compétences quand j'ai rencontré Jacques et quand il a voulu qu'on enregistre quelque chose pour son groupe The Ritchie Family.
En 1977 sortait votre premier album, on a l'impression que c'est hier quand on écoute le son, avec le titre San Francisco. Vous étiez vraiment sur le devant de la scène et ce titre va devenir le premier tube d'une carrière exceptionnelle.
"C'est vrai que la chanson 'San Francisco' est très émouvante pour moi, car j'ai grandi et j'ai été élevé à San Francisco, c'est ma ville natale. Et c'était vraiment la première chanson du groupe."
Victor Willis, du groupe Village Peopleà franceinfo
Quand on est allés en studio, ils avaient un concept précis de la manière dont ils voulaient qu'on la fasse et quand je suis arrivé et que je l'ai enregistré, j'ai un petit peu changé la façon dont ça avait été écrit et prévu pour que ce soit un peu plus dans mon style à moi. Visiblement, ça leur a plu et du coup, ça a été très important pour moi.
Parlons de la scène. Quand vous étiez en solo, la scène faisait vraiment partie de votre adrénaline alors, qu'a-t-elle représenté dans ce groupe ? Vous allez encore monter sur scène, ce 1er juillet 2023 à Enghien-les-Bains.
C'est très important pour moi. Ça a bien fonctionné pour moi parce que je suis et j'ai été le chanteur leader. J'ai écrit toutes les chansons, tous les tubes et je les chantais. J'étais un artiste solo et le leader d'un groupe, c'était parfait pour moi.
Comment est né le titre Y.M.C.A. puisque vous êtes au cœur de l'écriture des chansons ?
Lorsqu'on faisait cet album, Jacques m'a dit qu'il se baladait dans les rues de New York et qu'il voyait des endroits comme ça qui s'appelait : Y.M.C.A. Il m'a demandé ce que ça voulait dire, ce que représentaient ces lettres. Donc je lui ai expliqué que ça voulait dire : Union Chrétienne de Jeunes Gens et il m'a demandé : "Qu'est-ce que tu penses de ça ? Est-ce que tu crois qu'on devrait écrire une chanson à propos de ça ?" Et on a dit : "Oui, pourquoi pas ?" Je lui ai dit que j'allais faire la musique, lui, les paroles et c'est comme ça qu'on a écrit : Y.M.C.A.
Que représente cette carrière pour vous ?
Ça représente ma vie, tout simplement. Ce que j'ai accompli tout au long de ma vie. Et ça représente ce que je fais encore aujourd'hui et que je compte continuer à présenter, notamment au public français, ce 1ᵉʳ juillet.
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