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Les confidences de Louis Bertignac : "Le but ultime, c'est de jouer de la guitare avec d'autres gens devant un public"

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Cette semaine, c’est l’auteur, compositeur et chanteur, Louis Bertignac qui remonte le fil de ses presque 50 ans de carrière avec cinq de ses chansons emblématiques.

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Le chanteur et musicien Louis Bertignac le 13 décembre 2018 (FRÉDÉRIC DUGIT / MAXPPP)

Le chanteur, compositeur et guitariste Louis Bertignac est l’invité exceptionnel, toute cette semaine, du Monde d’Elodie. Musicien, parolier, chanteur, guitariste, producteur, le cofondateur du groupe de rock Téléphone ou encore des Visiteurs a entamé une carrière solo depuis 1986. Il a profité de la pandémie pour écrire, en collaboration avec Guy Carlier, son autobiographie Jolie petite histoire aux éditions du Cherche-Midi. Cet ouvrage lui permet de revenir sur les moments forts de sa vie. De ses sessions musicales avec Téléphone et les Rolling Stones jusqu’à ses histoires tumultueuses avec Corine Marienneau et Carla Bruni. Louis Bertignac raconte toute sa vie sans filtres. 

franceinfo : Que représente cette Jolie petite histoire qu'est votre carrière ?

Louis Bertignac : Ce n'est pas seulement ma carrière, c'est ma vie. C'est l'ensemble de ma vie qui est une jolie histoire. Plein de hauts, quelques bas, quelques petites engueulades de temps en temps, que je n'oublie pas d'ailleurs, je les raconte. Mais il y a surtout beaucoup de sourires et beaucoup de grands moments.

Ça représente quoi la musique alors pour vous ?

La musique a été ma façon de m'exprimer la plus efficace.

Louis Bertignac

à franceinfo

Je ne suis pas un grand parleur. Je ne vais pas lancer des sujets de discussion, même avec mes potes. Et ma meilleure façon de m'exprimer, c'est de prendre une guitare et de jouer dessus.

Vous avez vraiment été un pilier dans toute cette carrière, pour vous et pour les autres aussi au sein des groupes Téléphone, Les Visiteurs, pour Joyce Jonathan, Carla Bruni. Cette dernière vous a permis de sortir de l'ombre après des succès colossaux que vous aviez eu auparavant et surtout d'avoir envie de vous relancer dans une carrière solo, de continuer vos albums solo.

Oui, elle m'a aussi conforté dans l'idée que je pouvais faire comme Visconti, comme Ezrin, des mecs extraordinaires que j'avais rencontré, que je pouvais être réalisateur d'un disque.

Il y a quelque chose qui vous définit aussi et on le découvre dans cet ouvrage. C'est que vous avez toujours eu ce besoin d'indépendance, c'est-à-dire que vous êtes d'abord un artiste libre. Cette liberté, elle a toujours fait partie de vous ?

Ouais, c'est sûr que j'aime bien faire ce que je veux et ça a toujours été comme ça. Quand j'ai commencé, j'ai décidé de faire du rock, de la guitare et depuis, on m'oblige de rien du tout. D'ailleurs, ça fait des années et des années que je n'ai même pas de manager parce que je ne suis pas agréable avec les managers. Ils essayent d'être directifs.

Moi, je n'aime pas qu'on me dirige, j'aime bien aller au gré du vent comme un papillon. Plutôt que d'être dans une tournée de 60 dates, je préfère monter sur scène un peu tout le temps, mais pas tous les jours.

Louis Bertignac

à franceinfo

A tel point d'ailleurs que vous avez fondé votre label Let it bleed music. Un gros clin d'œil aux Stones, qui vous ont donné envie de monter sur scène. C'est d'abord de ça dont il s'agit, avant de vouloir faire des albums : c'était le Graal, le but de monter sur scène et de partager ?

Oui, bien sûr. Le but déjà, c'était de jouer de la guitare correctement. Ensuite, le but, ça a été de jouer de la guitare avec d'autres gens. Le but ultime, c'est de jouer de la guitare avec d'autres gens, devant un public. Donc ça fait longtemps que j'ai réalisé le but ultime et je continue de le réaliser.

Il y a eu le double album live Power trio en 2006, Grizzly (ça c'est vraiment moi) en 2011, Suis-moi (2014). Il y a eu Les Insus qui vous ont permis de faire un coucou, finalement, à vos fans que vous aviez laissé et qui sont restés tristes d'ailleurs depuis la séparation de Téléphone.

Oui parce qu'on ne les avait pas prévenus. Ils se disaient : "Bon, on va aller les voir cette année, on est contents" ou "Je vais pouvoir aller les voir pour la première fois". Pas de bol aux infos, ils annoncent : "Téléphone se sépare" et c'est vrai qu'on ne leur pas dit : "Au revoir" à ce moment-là. Et on a fait cela avec les Insus. J'avais recroisé mes potes, on avait fait le bœuf, on voulait faire plaisir à notre ancien manager qui était malade. Puis moi je me disais : ok, non seulement tu joues avec un sublime batteur comme Richard, tu joues avec un extraordinaire chanteur et showman comme Jean-Louis. Et en plus, t'as même pas une chanson à apprendre, tu les connais toutes par cœur et les gens vont être là. Ce n'était que du bonheur !

L'amour du public a toujours été présent. La preuve en est, c'est qu'à un moment donné, vous avez surpris tout le monde. Vous allez accepter d'être dans The Voice, puis dans The Voice Kids, où vous avez vécu deux aventures extraordinaires. Le public vous a vraiment soutenu. Il aimait d'ailleurs votre franc-parler. Beaucoup de candidats voulaient aller dans votre équipe pour votre côté rock 'n' roll, pour ce que vous incarnez. Ça fait plaisir ?

Bien sûr que ça fait plaisir et maman était super fière parce qu'elle voyait son fils bien habillé, passer tous les samedis à la télé. C'était un grand moment pour elle ! Oui, c'était agréable et j'étais revenu en haut de l'affiche. Il y avait des immenses affiches dans Paris et ça me rappelait Téléphone, parce qu'on a été trois mecs et une fille !

Je voulais qu'on revienne sur une chanson, c'est Je joue, issue de l'album Longtemps, un succès commercial, écrit par Carla Bruni. C'est un peu l'histoire de votre vie. Quand vous étiez enfant, vous aviez passé un concours et vous étiez tombé sur un prof qui vous avait dit : "On ne joue pas avec la musique". Et vous, vous avez toujours considéré que justement, le but du jeu, c'était de jouer et que 'jouer' était le mot le plus fort qui puisse exister dans la langue française.

Oui. Gamin, je n'avais qu'une envie, c'était de jouer. Alors je pouvais jouer avec une boîte de conserve, je jouais avec tout ce qui se présentait et ensuite j'ai joué de la guitare, j'ai joué de la musique et ça a toujours été ma vie.

Pour terminer, heureux de cette vie, de ce parcours ?

Oui, tout de suite, je signe à nouveau !      

Louis Bertignac sera en concert ce 8 juillet à Divonne les Bains, le 29 au Festival du son à Civray et le 10 septembre au Lysfestival à Comines.  

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